# EODE-BOOKS / ‘ILS’ OSENT PARLER DE CRIMES DE GUERRE : DEUX LIVRES QUI DENONCENT LES CRIMES DE L’OCCIDENT

EODE-BOOKS - crimes de l'occident (2022 05 13) FR (1)

(Livres – Débats – Idées)/ 2022 05 13/

EODE-BOOKS – lire – s’informer – se former
Un service du Département EDUCATION & RESEARCH
de l’Ong EODE

* LES CRIMES DE L’OTAN,
plaidoyer pour les victimes
de Ghislain Dubois,
Préface de Me Roland Dumas
Postface de Me Marcel Ceccaldi,
éditions Dualpha

* LE LIVRE NOIR DE LA MONDIALISATION :
400 MILLIONS DE MORTS
de Thomas GUENOLE
Éditeur : Plon

# I/
LES CRIMES DE L’OTAN

L’avocat liégeois Ghislain Dubois a publié aux éditions Dualpha, « Les crimes de l’OTAN, plaidoyer pour les victimes », préfacé par Roland Dumas, avocat, ancien ministre des affaires étrangères sous Mitterrand, et ancien Président du Conseil constitutionnel, avec une postface de Me Marcel Ceccaldi, avocat au barreau de Paris et ancien Secrétaire de la Conférence.

ENTRETIEN AVEC GHISLAIN DUBOIS, AUTEUR DE LES CRIMES DE L’OTAN

* Pourquoi ce livre ?

Il s’agit, pour moi, de dénoncer, au travers de dossiers que je défends, les crimes commis par l’OTAN contre des civils, en violation du droit international voire des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU quand l’OTAN est mandatée par cette institution. Je reviens ainsi sur les raids de l’OTAN sur Belgrade en Serbie, en 1999. Mais surtout sur les meurtres volontaires de civils en Libye, commis, en 2011, par cette organisation, pour des motifs purement politiques.

Dans sa préface, Roland Dumas le rappelle : « Ce n’est pas la vocation de l’OTAN qui a été créé comme vous le savez au moment de la guerre, ni la vocation de la France de s’engager dans des guerres néocoloniales à des fins inavouables »… Et pourtant…

* Quels sont ces dossiers que vous traitez ?

J’ai en été consulté, en juillet 2011, par le général libyen Khouildi El Hamidi, par son fils Khaled et par un citoyen marocain, Abdellatif Chlih, dont la fille Aïcha avait été engagée par la famille El Hamidi, comme nounou des trois enfants de Khaled. Le 20 Juin 2011, à 2h30 du matin, des avions de l’OTAN bombardent à 8 reprises la vaste propriété familiale du général Khouildi El Hamidi, située à Sorman, une bourgade en plein désert, à 70 km à l’Ouest de Tripoli. La propriété était composée de trois bâtiments d’un étage chacun, l’un occupé par père de Monsieur Khaled El Hamidi, le général Khouildi El Hamidi, les deux autres par le reste de la famille. Sont ainsi tués par les bombes de l’OTAN, outre Aïcha Chlih, l’épouse de Khaled, Safae Ali, tuée en même temps que leurs trois très jeunes enfants : Salam, Al Khouwaylidi, et Khalida El Hamidi ; et 8 autres civils innocents. Au total 17 civils innocents dont de nombreux enfants seront assassinés ce soir-là.

Je défends également d’autres familles libyennes, elles aussi frappées par l’OTAN. Sans oublier le sort de ces Serbes qui perdirent des membres de leurs familles dans les raids de l’OTAN sur Belgrade en 1999.

Actuellement, mes dossiers sont portés devant la Cour de cassation de Belgique, et le seront, en cas d’échec, devant la Cour européenne des droits de l’homme. Les cris de justice des Antigone et Hamlet des temps présents que je défends, doivent être entendus.

* Vouloir faire condamner juridiquement l’OTAN, c’est un peu un combat à la David contre Goliath, non ?

Il y a parfois des causes que l’on croit perdues d’avance ; celle que ce livre conte n’est pas gagnée à ce jour mais, avec l’aide de Dieu, comme disait Peter Pan, tout est possible, il suffit d’y croire vraiment… Et d’ailleurs, David contre Goliath, justement… qui l’aurait crû, n’est-ce pas ?

# II/
LE LIVRE NOIR DE LA MONDIALISATION : 400 MILLIONS DE MORTS

La pandémie du Coronavirus a donné un coup d’arrêt à une globalisation qui se voulait irrésistible. Certes on n’annulera pas cette mondialisation de l’économie, pensée depuis 1945 par les USA, au profit de la Métropole nord-américaine, économie coloniale centrale (Accords de Bretton Woods – GATT – OMC – Globalisation). L’épidémie du Coronavirus fut un traumatisme mondial profond : près d’un milliard d’êtres humains durent être confinés dans quelque trente-cinq pays et des dizaines de milliers sont morts. Outre le désastre humanitaire, la crise économique et financière est là.

Le terrain avait été préparé par les guerres économiques relancées par Trump et le sabotage organisé des traités internationaux, à commencer par celui de l’ALENA nord-américaine. L’avenir du Continent nord-américain semblait tout tracé : la fusion du Mexique avec le Canada et les USA dans un grand Bloc continental nord-américain. Que préfigurait l’ALENA (NAFTA en anglais) et qui de l’unification économique devait passer à l’intégration politique, puis géopolitique (selon les théories sur les « grands états en voie d’unification » de Friedrich List, la théoricien du « Nationalisme économique »). C’est à cela qu’on travaillé aussi bien Bush II qu’Obama. L’unification en « blocs continentaux » (cfr. Haushofer et Thiriart) sera inévitablement la tendance des XXIe et XXIIe siècles. C’est alors que vint Trump et les siens. Et quela froide rigueur géopolitique dut céder la place à la passion idéologique (1). La question qui se pose est celle de la portée historique de l’action de Trump et des siens. Coup d’arrêt éphémère, arrêt durable de dix à vint ans, basculement géopolitique anti-yankee ?

Mais revenons à notre livre après cette disgression.
L’impact économique gigantesque de la Pandémie fut aussi un révélateur brutal de la dangerosité de la mondialisation. Car si l’épidémie fut le déclencheur de la Grande Récession dans laquelle nous nous débattons encore, et seulement, la mondialisation, elle, en fut la poudrière.

Le livre noir de la mondialisation est sans appel : Concentration extrême de l’appareil industriel mondial en Chine, chaînes mondiales d’approvisionnement fondées sur le zéro stock, marchés financiers débridés, pression générale à la baisse sur les dépenses publiques dont les dépenses de santé. La mondialisation, système économique planétaire, a permis que dans un sinistre effet-papillon, une infection à Wuhan provoque rapidement des morts, des pénuries de toutes sortes et une récession à travers toute la planète.

LM

(1) La Géopolitique a sa logique qui succombe parfois devant la dynamique irrationnelle quasi biologique des idéologies : ainsi la logique rationnelle géopolitique du « grand Espace germano-slave Vladivostok-Flessingue » (Haushofer et Niekisch), Bloc continental opposé aux thalassocraties anglo-saxonnes, succombe face au racisme biologique anti-slave de Hitler qui brise de façon suicidaire le « Pacte germano-soviétique » (« la tentation du nihilisme » dira un critique de Hitler) et fait du XXe siècle un « siècle américain ». Ainsi la logique de l’ALENA s’affronte et se confronte au racisme WASP anti-latino de l’Alt-Right, inspirée des théories de Huntignton et rassemblée autour du scénario politique de Trump (qui est tout sauf un homme isolé –sic-, hors système -resic).

CORONAVIRUS, GUERRES DE PILLAGE, FAIM, MALADIES, ESCLAVAGE MODERNE, POLLUTION… LA MONDIALISATION TUE !

Les morts du coronavirus, bien que traumatisantes, ne sont cependant que l’arbre qui cache la forêt des victimes de la mondialisation. Nous démontrerons en effet dans ce livre que de 1992 à 2018, la mondialisation a causé plus de 400 millions de morts.

Elle a en effet un arrière-plan géopolitique : 600 000 sont morts de l’invasion américaine de l’Iraq pour prendre le contrôle de ses ressources pétrolières. 6,5 millions sont morts dans des guerres de pillage, en particulier au Congo-Kinshasa pour ses richesses minières. 11 millions sont morts de faim alors qu’assez de nourriture est produite pour alimenter toute l’humanité. 60 millions sont morts sur le poste de travail, c’est-à-dire de la pression mondiale à la baisse sur les conditions de santé et de sécurité de la main d’œuvre. 69 millions sont morts de pollution atmosphérique, c’est-à-dire des rejets toxiques de ce système économique mondial consumériste et productiviste. 256 millions sont morts de maladies pourtant soignables, c’est-à-dire morts de la répartition des ressources plutôt que des maladies elles-mêmes.

Ces plus de 400 millions de morts sont le thème de ce livre noir de la mondialisation.

LA GLOBALISATION EN RESUME

L’essayiste et politologue Thomas Guénolé analyse les effets néfastes d’un système économique dont la crise sanitaire a récemment illustré les limites, et qui, du début des années 1990 à aujourd’hui, porte la responsabilité d’un coût humain considérable.
Que devons-nous entendre par le terme de « mondialisation » ? Pour Thomas Guénolé, la mondialisation regroupe cinq caractéristiques (selon ‘Les Crises’) :

L’existence d’un vaste réseau commercial ;
L’imposition de règles éditées par une superpuissance ;
Un courant de pensée économique hégémonique qui soutient les intérêts de cette superpuissance ;
La prédation des ressources matérielles des territoires les plus faibles ;
Un coût humain extrêmement élevé qui se compte en millions.

REVUE DE PRESSE/
EXTRAIT DE L’ENTRETIEN DE THOMAS GUENOLE POUR ‘ LES CRISES’ :

* L’entretien complet aux ‘Crises’ :
https://www.les-crises.fr/le-livre-noir-de-la-mondialisation-entretien-les-crises-avec-thomas-guenole/

Extrait 1 :
« La mondialisation est un marché mondial sans règle de droit mondiale : de nombreux pays pauvres adoptent donc des conditions atroces de santé et de sécurité au travail, pour que leur coût du travail soit compétitif. Par exemple, des travaux universitaires ont établi que les usines de Foxconn, le n°1 mondial des composants électroniques, sont, je cite, « des camps de travail ».
69 millions sont morts de la catastrophe écologique. Plus précisément, ce sont les morts de pollution atmosphérique. La mondialisation en est responsable en tant que système planétaire productiviste et consumériste. Elle est également responsable parce que son marché mondial sans règle de droit mondiale conduit des pays à tolérer les méga-décharges, les usines ultrapolluantes et les navires-poubelles.
256 millions sont morts de maladies pourtant soignables. Quand une maladie est facile à guérir mais fait quand même des millions de morts, le vrai coupable est le marché sanitaire mondialisé, dans sa façon de répartir l’accès aux médicaments et aux traitements. Par exemple, en 2015 la pneumonie a tué près d’1 million d’enfants de moins de 5 ans, alors qu’elle est facile à soigner.
A cela s’ajoutent 600 000 morts de l’économie guerrière des États-Unis, puissance dirigeante de la mondialisation actuelle. Plus précisément, ce sont les civils irakiens morts des conséquences de l’invasion américaine de l’Irak aux fins de prédation de son économie. »

Extrait 2 :
« Le débat sur la mondialisation se résume trop souvent à la confrontation de poncifs et de mantras : l’un dit que la mondialisation est globalement positive, l’autre dit que la mondialisation est nocive, personne ne prouve rien, et l’intelligence collective ne progresse pas d’un millimètre. J’ai donc estimé nécessaire de réaliser ce travail de recherche, pour que le débat d’idées sur la mondialisation repose enfin sur la réalité des faits. Preuves à l’appui, chiffres à l’appui, recherche à l’appui, ce Livre noir de la mondialisation a donc pour objectif principal de provoquer une prise de conscience, auprès du public le plus large, sur le coût humain inacceptablement élevé de la mondialisation : 400 millions de morts (…) à chaque crise systémique, les mêmes idées progressent dans les classes dirigeantes, mais beaucoup plus lentement : pour certains parce que ces idées heurtent frontalement leurs propres intérêts, et pour d’autres par simple conformisme envers la croyance en la « mondialisation heureuse » qui leur a été serinée dès leurs années étudiantes dans les grandes écoles.
C’est sur ces deux aspects, internes aux classes dirigeantes, que se situent les vrais points de blocage. Pour autant, les choses avancent. Par exemple, à la fin des années 1990 la taxe Tobin était une idée avant-gardiste cantonnée aux milieux altermondialistes, mais dix ans plus tard elle était à l’ordre du jour des réunions du G20. »

BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

Thomas Guénolé, politologue et essayiste, a été conseiller politique de Jean-Louis Borloo et
d’Arnaud Montebourg. Expert des enjeux de la mondialisation, il a notamment écrit La Mondialisation malheureuse.

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