EODE Press Office/ 2014 12 01 /
RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE, MINISTÈRE DE LA JUSTICE:
CONFERENCE INTERNATIONALE SUR LE TERRORISME ET L’EXTREMISME RELIGIEUX (1) (DAMAS, 30 NOV.-1er DEC. 2014)
INTERVENTION DE LUC MICHEL
(ADMINISTRATEUR-GENERAL D’EODE) :
L’EXEMPLE BELGE. COMMENT LES INSTITUTIONS BELGES ET LES MEDIAS MENTENT SUR LES DJIHADISTES !
Le dossier brûlant des djihadistes « venus de l’UE » participer à l’assaut terroriste en Syrie (mais aussi en Somalie et en Erythrée) est l’occasion depuis plus d’un an d’une intense manipulation des gouvernements de l’UE, membres de l’Alliance atlantique, et des médias de l’OTAN. Gouvernement belge en tête, l’un des plus concernés, sinon le plus.
Les médias belges parlent de « dizaines » de jeunes belgo-flamands et de « centaines d’européens ». Lourde sous-estimation !
Les sources sécuritaires syriennes m’avaient donné lors d’une mission en Syrie mi-juin 2013 (avec des parlementaires du Parlement Flamand de Belgique) (2) de tous autres chiffres : 7.000 à 9.000 djihadistes ‘européens’, dont 600 à 700 belges – le plus gros contingent avec les néerlandais -, dont de nombreux convertis européens de souche. A cela s’ajoutent les filles – sujet de honte pour les familles et les islamistes radicaux – parties faire le « djihad par le mariage » (sorte de prostitution militante en fait).
Les faits – pertes sur les fronts, arrestations, retours, scandales divers – démontrent sans cesse que les chiffres syriens sont les bons et pas les statistiques truquées de l’OTAN, de l’UE et des belges.
A cela s’ajoute le volet occulté du dossier par les médias de l’OTAN :
– officiers des Forces spéciales de l’OTAN encadrant les djihadistes.
– filières djihadistes sous contrôle des services spéciaux turcs (membre de l’OTAN).
Tout ce qui explique la frilosité des gouvernements de l’UE …
Le parquet fédéral anti-terroriste belge – dont le porte-parole dit par ailleurs « comprendre » les motivations des djihadistes (sic) – enquête sur des faits que les services spéciaux belges ont couvert et organisés, à un moment où les islamistes radicaux étaient les alliés de l’OTAN en Libye et en Syrie. Qu’attendre encore lorsque que le porte-parole du Parquet fédéral belge, compétent en matière de terrorisme, ose déclarer ce qui suit (16 avril 2013) : « le parquet fédéral a souligné l’importance de s’attaquer aux structures et aux groupes qui permettent à des jeunes Belges de se rendre en Syrie. Il précise toutefois qu’il ne faut pas mettre tous les jeunes partis en Syrie dans le même panier, soulignant que certains cherchent à protéger la population civile (sic) et à renverser le régime en place pour le remplacer par un État démocratique (resic). » ? Vous avez dit « duplicité » ? Ou plutôt « schizophrénie » ???
Quand aux djhihadistes revenus en Belgique, sautant sur la propagande anti-Assad des autorités belges, il disent tous aujourd’hui « ne pas être des djihadistes », « ne pas avoir été combattre », mais « avoir participé à des opérations humanitaires » (sic). A Damas, en juin 2013, j’ai visité des centres de détentions anti-terroristes et rencontré certains de ces djihadistes venus de France, d’Espagne et du Caucase russe. Tous m’ont raconté la même histoire humanitaire. Tous avaient pourtant été arrêtés les armes à la main …
Pourtant le véritable visage de la sale guerre menée par les affidés et les alliés des USA et de l’OTAN en Syrie, la pseudo ASL et les katibas et gangs djihadistes qui ont intégré ses rangs, dont le Front Al-Nusra (al-Qaida en Syrie), est tout autre. Ce sont les crimes du terrorisme et les massacres du djihadisme !
L’Occident nous parle de « combattants de la liberté », partis « aider les civils » (sic) et « bâtir la démocratie » (sic). Cà ce sont les médiamensonges de journalistes chargés de vendre aux opinions publiques américaines et européennes la sale guerre de l’OTAN en Syrie. La réalité est toute autre. Radicalement opposée !
La thèse des autorités belges, et singulièrement du Ministère de l’Intérieur, est de minimiser le danger des jeunes djihadistes belges partis participer au terrorisme en Syrie. On sous-estime volontairement leur nombre : « une centaine » dit-on, alors qu’ils sont de 600 à 900 (le plus gros quota de l’UE). D’autre part, on réduit la portée de leur geste, évoquant comme le parquet anti-terroriste belge des « motifs humanitaires », ou encore des actes de soutien logistique. Les familles, dont aucune ne s’est excusée auprès des victimes syriennes de leurs rejetons terroristes, vont dans ce sens.
Comment expliquer ces complaisances des autorités belges ?
Les Turcs ont stoppé les enquêtes, laissé passer des djihadistes belges mineurs malgré les alertes immédiates des parents, pire arrêté des mères belges à leur arrivée à Istambul. La collaboration où le « dialogue » entre Ankara et Bruxelles est une sinistre comédie. Et pour cause, ce sont les services secrets turcs qui organisent les fillières djihadistes jusqu’en Syrie. Y compris les infrastructures logistiques – armes, hôpitaux, argent, vivres – aux frontières syro-turques. Et les islamistes d’Erdogan le faisaient en accord avec certains services de l’OTAN, dont les Français.
Mais la complaisance belge est à chercher ailleurs.
La Démocratie-chrétienne de l’UE, dont fait partie la Ministre belge de l’Intérieur en fonction jusqu’en septembre 2014, est liée par une alliance politique avec les conservateurs d’Erdogan. Le leader turc est chez lui à Bruxelles ou Berlin (CDU-CSU de Merkel), y tenant même des meetings et y encadrant les communautés turques immigrées.
Qui sait que l’AKP d’Erdogan est membre associé du ‘Parti Populaire Européen’, le PPE qui regroupe la Démocratie-chrétienne de l’UE ?
Le dossier des djihadistes belgo-flamands illustre tragiquement la politique incohérente de l’OTAN envers les islamistes radicaux … Dénoncés à Bruxelles ou Paris. Combattus en Afghanistan. Mais financés et armés comme alliés et infanterie coloniale de l’OTAN en Libye, en Syrie, au Mali, ou encore dans le Caucase contre la Russie.
Tout cela se paye déjà en Afghanistan et au Mali avec le sang de jeunes européens, livrés au Moloch yankee pour mener une guerre néocoloniale, qui est avant tout « une guerre contre la Grande-Europe » (dixit le géopoliticien autrichien Von Lohausen) !
Le déclencheur de l’activisme terroriste des djihadistes au Sahel et au Maghreb comme en Afrique sub-saharienne ou en Europe est en effet la réponse à un signal fort, et extrêmement irresponsable, donné depuis plus de trois ans par les USA et l’OTAN : la collaboration des services spéciaux de l’OTAN, et singulièrement de la CIA, des français et des britanniques, avec des leaders d’Al-Qaida et d’AQMI, sa branche nord-africaine, en Libye, en Syrie et en Algérie.
On ne le répétera jamais trop, la vision, exemple emblématique, d’un ancien de Guantanamo, Abdelhakim Belhadj, adoubé par les généraux de l’OTAN, français en tête, comme « gouverneur militaire de Tripoli » en Août 2011 est un mauvais signal donné à tous les djihadistes. Le même Abdelhakim Belhadj fut ensuite chargé de mission contre Damas en novembre 2011, à la tête d’une brigade en Syrie, basée en Turquie, et dont les camps d’entraînement étaient précisément organisés en Libye avec la bénédiction du CNT et de ses protecteurs de l’OTAN.
Sans oublier ensuite la Centrafrique, le Mali, le Niger ou le Cameroun, où les occidentaux, pas échaudés apparemment par les désastres libyen et malien, ont rejoué le scénario maudit, le scénario du diable.
Derrière ce scénario du diable, il y a le projet géopolitique américain, celui des néocons de Bush réactivé par Obama, dit du « Grand Moyen Orient ». Au sens de plus en plus large et où l’Afrique est devenue l’arrière cour de ce « Grand Moyen Orient » remodelé et de sa cible géostratégique, le contrôle de l’Eurasie, clé d’un « XXIe siècle américain ».
Dans ce projet la tactique est simple, toujours la même : allier dans un état faible ou fragmenté un pouvoir militaire et des forces islamistes, tous deux gagnés à l’économie libérale (la première caractéristique des Frères musulmans, par exemple, est leur hostilité absolue au Socialisme). Pour arriver cela, il faut évidemment s’allier, momentanément ou durablement, au diable djihadiste !
Luc MICHEL
(1) Conférence internationale sur le terrorisme et l’extrémisme religieux sous les auspices du ministre syrien de la Justice Dr. Najim Hamad Al-Ahmed du 29 novembre au 2 décembre à l’Hôtel DamaRose, Damas.
Luc MICHEL, administrateur général de EODE, participait à cette conférence, avec une équipe de EODE-TV.
Pour la partie média couverte par EODE-TV, un duplex depuis Damas a été assuré pour « Le Débat Panafricain », l’émission phare du dimanche d’AFRIQUE MEDIA TV du 30 novembre. En outre, deux émissions « GRAND REPORTER » seront co-produites par EODE-TV, Afrique Media et Luc MICHEL. Luc MICHEL a également présenté la conférence sur les radios russe RADIO SPUTNIK (LA VOIX DE LA RUSSIE) et iranienne IRIB.
(2) Cfr. SYRIA COMMITTEES / LUC MICHEL A DAMAS
juin 2013, sur http://www.lucmichel.net/2013/06/16/syria-committees-luc-michel-a-damas/
_________________________
www.eode.org
https://vimeo.com/eodetv