# LUC-MICHEL-TV/ LUC MICHEL DANS LE JOURNAL DE PRESS TV DU 24 02 2022/ RETOUR VERS LE DONBASS (4): CYNISME OCCIDENTAL: LES USA ET L’OTAN SE BATTRONT JUSQUE‘À LA MORT DU DERNIER UKRAINIEN

* Voir la vidéo de Luc Michel :
https://vimeo.com/682122668

Suivez l’actualité du 24 février en Ukraine :
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Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.

GUERRE EN UKRAINE :
QUESTIONS SUR LE DÉBUT DE L’OFFENSIVE RUSSE…

La Russie a lancé une offensive militaire contre l’Ukraine jeudi matin. La décision du président russe Vladimir Poutine ouvre un nouveau chapitre de la crise ukrainienne et pose de nouvelles questions. Il est 5 h 55 à Moscou ce jeudi 24 février, une heure qui devrait entrer dans l’histoire récente de l’Europe. Le président russe, Vladimir Poutine, déclare à la télévision avoir pris la décision de lancer une « opération militaire » en Ukraine, officiellement sur demande des leaders des régions séparatistes du Donbass reconnues par Moscou en début de semaine. Les bombardements et mouvements de troupes russes ont commencé en Ukraine, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelenski a instauré la loi martiale et promis d’armer tous les volontaires. L’offensive russe a suscité des condamnations quasi unanimes de la communauté occidentale, qui réfléchit à la meilleure manière de rétorquer à Vladimir Poutine. De nombreuses questions restent, à l’heure actuelle, ouvertes, concernant le timing du déclenchement de l’opération, le but de Vladimir Poutine ou encore la capacité ukrainienne à faire face à cette agression.

QUELLE EST L’AMPLEUR DE L’OFFENSIVE ?

Pour l’instant, « il s’agit surtout de frappes aériennes et de missiles lancés contre les infrastructures telles que les aéroports et les centres de commandement militaires et civiles. Cette première phase devrait durer quelques jours afin de limiter au maximum la capacité ukrainienne de s’organiser et de contrer l’avancée des troupes au sol. Mais ces dernières ne sont pas restées immobiles. Des images de convois venant de Biélorussie (au nord de l’Ukraine), de Crimée (au sud) et de troupes qui se dirigeraient vers Kharkiv (est) ont été publiées par les autorités ukrainiennes. Cette décision de mener en parallèle les frappes aériennes et l’invasion terrestre suggère aussi que Moscou veut aller vite afin de laisser le moins de temps possible aux Occidentaux de l’Otan pour apporter un soutien militaire supplémentaire à l’Ukraine. L’offensive « aurait cependant pu être bien plus violente. La Russie n’a pas décidé de bombarder les centres civils dans l’espoir de paralyser totalement le pays.

POURQUOI MAINTENANT ?

La sortie de Vladimir Poutine a été qualifiée « d’annonce surprise » dans les médias occidentaux. Si une opération militaire russe était redoutée, une partie des analystes ne pensait pas qu’elle interviendrait aussi vite après la reconnaissance des régions séparatistes prorusses de Donetsk et Louhansk.

UNE « OPÉRATION MILITAIRE » POUR QUOI FAIRE ?

Vladimir Poutine est resté vague quant à ses objectifs de guerre. Il s’est contenté d’évoquer une « opération spéciale » pour « protéger » les populations prorusses du Donbass. Ce serait donc une offensive limitée pour protéger les habitants d’une région. Mais il a ajouté que pour ce faire il fallait « démilitariser et dénazifier l’Ukraine », suggérant un plan bien plus ambitieux. « L’utilisation répétée par le Kremlin, depuis des jours, de la comparaison avec les nazis pour évoquer les dirigeants ukrainiens et l’idée de démilitariser le pays indiquent clairement que Vladimir Poutine veut renverser le régime pour y installer un gouvernement fantoche ». Mais l’hypothèse de l’invasion totale ne fait pas l’unanimité. Selon certains experts, le maître du Kremlin pourrait se contenter d’une partie du territoire ukrainien. « Il ne faut pas oublier qu’en reconnaissant les régions séparatistes, Vladimir Poutine a omis de dire dans quelles frontières il les reconnaissait. Ce n’est pas anodin car cela lui procure un but de guerre ». Il peut s’agir des territoires actuellement sous contrôle des troupes prorusses ou alors des régions revendiquées en 2014, « ce qui correspond à deux fois plus de territoire ». La rhétorique guerrière du Kremlin ne suggère pas une invasion de grande ampleur, suivie d’une occupation. « Tout a été axé autour des souffrances infligées aux populations prorusses du Donbass et les Ukrainiens ont aussi été présentés comme des victimes des agissements de leurs dirigeants. » Rapatrier une partie de l’Ukraine actuelle sous le giron russe au nez et à la barbe de l’Otan serait suffisant pour atteindre l’objectif de Vladimir Poutine qui est « de rendre son lustre à la Russie sur la scène internationale ».

QUE PEUVENT FAIRE LES OCCIDENTAUX ?

L’Otan et les pays alliés « ne peuvent pas faire grand-chose à part regarder le drame se jouer sous leurs yeux ». Les sanctions économiques « sont des outils à long terme pour faire changer l’état d’esprit dans un pays. Elles ne servent à rien face à des chars », juge-t-il. Ce qui ne veut pas dire, pour les spécialistes, que les pays occidentaux doivent rester sans rien faire. « Il faut envoyer des munitions et des armes car c’est ce qui va manquer le plus vite ».

DE QUOI POUTINE A-T-IL MENACÉ L’OCCIDENT ?

Lors de son allocution télévisée, Vladimir Poutine a menacé l’Occident de « conséquences que vous n’avez encore jamais connues » en cas d’intervention pour aider l’Ukraine. Pour tous les experts atlantistes interrogés, le président russe « brandit la menace de l’arsenal nucléaire ». Pour ces experts, Vladimir Poutine ne dit pas qu’il va l’utiliser, mais « rappelle qu’il peut déployer son arsenal rapidement si l’Otan intervient dans ce qu’il estime être ses affaires internes ». Mais Vladimir Poutine n’aurait recours à l’arme nucléaire que « si les Occidentaux deviennent ouvertement agressifs ». L’acheminement de munitions ou de matériels militaires à l’armée ukrainienne ne rentrerait pas dans cette catégorie. Il faudrait une décision plus radicale comme « l’instauration par l’Otan d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine car cela signifierait que des avions occidentaux seraient prêts à intercepter des chasseurs russes ».

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