# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ CRISE PROFONDE A L’OTAN (II) : L’AUTRE FRACTURE, LA DANGEREUSE ESCALADE MILITAIRE ENTRE GRÈCE ET TURQUIE EN MÉDITERRANÉE

LM.GEOPOL - OTAN crise profonde II (2020 07 25) FR  1

 

LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/

Luc MICHEL pour EODE/

Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/

2020 07 25/

« La querelle des frontières n’est pas nouvelle. Il faut remonter au traité de Lausanne pour comprendre. Signé en 1923, à l’issue de la guerre gréco-turque, il délimite la majeure partie des frontières entre la Grèce et la Turquie. Une autre part de la frontière maritime correspond aux îles du Dodécanèse, cédée à la Grèce par l’Italie en 1947, par le Traité de Paris. Mais de part et d’autre, ces démarcations sont utilisées à des fins nationalistes (…)  Côté turc, la contestation des frontières est régulière

– Marianne (Paris, ce 23 juillet).

« Il s’agit d’un exemple de l’hypocrisie d’un groupe de pays cherchant le chaos et l’instabilité dans la région par les politiques qu’ils mènent

– Hami Aksoy, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères

(réagissant à la déclaration commune de certains pays

dont la France et la Grèce sur la Libye).

La première fracture oppose Paris en Ankara et se double du lâchage de la France par Washington (1). La seconde fracture, plus ancienne car elle remonte à l’invasion de la partie de Nord de Chypre par l’Armée turque (bien avant Erdogan et le Régime AKP, en 1974 ) (2), oppose Athènes et Ankara sur fond de Guerre du Gaz en Méditerranée. Non décidément, l’OTAN ne garantit pas la Paix et surtout pas entre ses membres !

I-

TENSIONS MARITIMES :

LA GRECE DEPLOIE DES NAVIRES EN MER EGEE FACE A DES ACTIVITES TURQUES D’EXPLORATION GAZIERE

Athènes a protesté officiellement contre des mouvements turcs proches de l’île grecque de Kastellorizo ce 22 juillet. La marine grecque a déployé des navires et a annoncé des « préparatifs renforcés » à la suite des récentes activités turques d’exploration gazière, a indiqué ce mercredi une source de ce corps militaire. « Des unités de la marine ont été déployées depuis hier (mardi) dans le sud et le sud-est de la mer Egée », a déclaré cette source à l’AFP. Ces unités « sont prêtes à répondre à toute activité », a ajouté l’officier. La marine a également appelé les marins à « ignorer une restriction de navigation maritime » décrétée par la Turquie.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mistotakis, a organisé des rencontres séparées avec les dirigeants de partis politiques grecs,  ces jeudi et vendredi, « sur des sujets nationaux », selon son bureau de presse.

Alors que les tensions grandissent entre la France et la Turquie, « 18 bâtiments de guerre turcs et un navire de recherche d’hydrocarbures sous-marins ont été envoyés par Ankara au large de l’île grecque de Kastellorizo », rapporte ‘Courrier international’.

« Des unités de la Marine ont été déployées depuis mardi 20 juillet dans le sud et le sud-est de la mer Egée », la zone où la marine turque a effectué ses mouvements, a déclaré cette source à l’AFP.

LA GUERRE DU GAZ EN MEDITERRANEE

Tout cela est lié à la « Guerre du Gaz » en Méditerraée (4) …

Les récentes découvertes de champs gaziers créent des tensions entre Chypre et la Turquie notamment. En parallèle, de nouvelles alliances se créent qui pourraient aboutir à des coopérations pacifiques.

Entre Chypre et la ­Turquie, la guerre du gaz offshore est ouverte. Précédent épisode de crispation en date : l’intrusion en juillet 2019 d’un nouveau navire de forage turc en pleine zone économique exclusive chypriote. La région en question renferme le troisième gisement le plus important en hydrocarbures du bassin ­levantin après l’Égypte et Israël. Et la Turquie, qui occupe la moitié nord de l’île depuis 1974, y revendique son droit d’exploitation. Alors que la République de Chypre, membre de l’Union européenne et reconnue par la communauté internationale, a octroyé des licences à plusieurs géants mondiaux du secteur, Ankara a de son côté signé deux contrats avec Turkish Petroleum, dont les bateaux ont à plusieurs reprises violé l’espace maritime chypriote pour conduire leurs missions d’exploration.

Voici en décembre 2019 que Ankara signe avec le gouvernement libyen de Tripoli (rival de Haftar) un accord de rectification des frontières maritimes, qui fait passer (illégalement en violation des Lois internationales) le plateau continental turc de 90.000 à plus de 300.000 km2…

Dans le cadre de ses activités d’exploration d’hydrocarbures en cours, la Turquie a annoncé « publiquement » le déploiement de son vaisseau Oruç Reis en Méditerranée orientale à compter de ce mardi, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères daté de mercredi.

Athènes a protesté officiellement contre ces mouvements proches de l’île grecque de Kastellorizo. « L’annonce des explorations turques dans une section du plateau continental grec (…) constitue une escalade de la tension dans notre région », a déclaré mardi le ministère grec des Affaires étrangères. « Nous appelons la Turquie à cesser immédiatement ses activités illégales qui violent nos droits souverains et sapent la paix et la sécurité dans la région », a ajouté le ministère grec. L’UE a réagi, dénonçant « un mauvais message » envoyé par les Turcs.

Ankara affirme que la zone maritime où les explorations seront conduites se trouve « entièrement sur le plateau continental turc tel que déclaré aux Nations unies », selon Hami Aksoy, porte-parole du ministre des Affaires étrangères. Celui-ci conteste que la seule île grecque de Kastellorizo, « large de 10 km2, à 2 km seulement d’Anatolie (en Turquie) et à 580 km du continent grec, puisse générer un plateau continental de 40.000 km2 », selon un communiqué. A Bruxelles, Nabila Massrali, porte-parole de l’UE, a estimé que la Turquie envoyait là « un mauvais message » eu égard aux relations turco-européennes. La Turquie, candidate pour entrer dans l’UE, « doit s’engager sans équivoque pour des relations de bon voisinage, (l’application) des accords internationaux et la résolution pacifique des disputes en accord avec la charte de l’ONU », a-t-elle déclaré aux journalistes.

LA PRESENCE TURQUE EN LIBYE CONNEXE

En réalité, les tensions augmentent depuis la signature de l’accord entre la Turquie et la Libye, en novembre (3). « Il permet à la Turquie d’effectuer des recherches d’hydrocarbures en Méditerranée orientale. La Grèce, comme de nombreux pays riverains, ont dénoncé ce texte, qui étend considérablement le plateau continental de la Turquie. Cet accord revient à nier les zones économiques exclusives liées à Chypre ou aux îles grecques (notamment la Crète et le Dodécanèse) », commente ‘Marianne’.

La Turquie soutient en Libye militairement le Gouvernement d’union (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU, face au pouvoir rival du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est notamment appuyé par la Russie, l’Egypte et les Emirats arabes unis. La France est également accusée d’avoir misé sur le maréchal Haftar, et Paris a dénoncé l’interventionnisme « inacceptable » d’Ankara dans ce pays en proie au chaos depuis 2011. La Turquie a notamment fourni au GNA des conseillers militaires et des drones, permettant à ses troupes de multiplier les succès militaires ces dernières semaines.

Deux accords ont été signés par le GNA avec la Turquie, en novembre 2019. Et les deux sont liés. Le premier vise à renforcer les liens militaires entre le GNA et Ankara. C’est en vertu de ce dernier que le Parlement turc a autorisé le président Erdogan à envoyer des troupes en Libye. Le second est un mémorandum concernant les frontières maritimes entre les deux pays. Et il permet à la Turquie d’étendre la superficie de son plateau continental de plus de 30%, en faisant fi des revendications des autres pays concernés, dont l’Égypte, la République de Chypre et la Grèce. Et cet accord a potentiellement « des conséquences sur l’exploitation des réserves de gaz naturel découvertes dans la zone économique exclusive de la République de Chypre. Réserves sur lesquelles lorgne Ankara, affirmant vouloir défendre les intérêts de la République turque de Chypre Nord ». En outre, « les menées turques en Méditerranée orientale sont susceptibles d’entraver le projet de gazoduc EastMed, lequel doit permettre d’acheminer près de 11 milliards de mètres cube gaz naturel vers l’Europe ».

Évidemment, si le GNA finit par tomber sous les coups de l’Armée nationale libyen

Et la présence turque en Libye et en Syrie explique aussi les tensions avec Paris. « Hydrocarbures et opérations militaires : la Méditerranée orientale et le Canal de Suez » forment  un « axe stratégique pour la France », analyse encore ‘Marianne’ : « Avec le deuxième espace maritime au monde, la France possède un atout exceptionnel. Revers de la médaille : elle doit être à l’affût des trafics en tout genre et des conséquences des conflits internationaux » (5).

II-

UN AXE GRECE-EGYPTE-ISRAEL CONTRE LA TURQUIE

Comme en Libye, des coalitions se constituent, en deçà ou au-delà de toute logique géopolitique. L’intervention turque en Libye et en Méditerranée fait sauter les lignes géopolitiques. Une stratégie du Chaos qui sert l’agenda aéricain.

La Turquie « menace » la « stabilité » en Méditerranée, avec notamment son engagement en Libye, a insisté mardi le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis lors de sa première visite à l’étranger, en Israël, le 16 juin dernier. Mitsotakis, dont le père a lui aussi été Premier ministre et a présidé il y a 30 ans au renforcement des relations entre la Grèce et Israël, est arrivé en Israël avec des ténors de son gouvernement pour une visite de deux jours à Jérusalem, où les deux pays ont signé des accords sur le tourisme, l’agriculture et la technologie. Israël, la Grèce et Chypre veulent s’imposer comme des maillons clé de la chaîne d’approvisionnement énergétique de l’Europe avec notamment leur projet de gazoduc Eastmed, tout en affichant leur détermination face à la Turquie, qui convoite les gisements énergétiques de la région. « Nous cherchons à exploiter le gaz en Méditerranée orientale », a déclaré M. Mitsotakis lors d’une conférence de presse, dénonçant du même souffle « le comportement agressif » de la Turquie dans cette région. « Nous considérons cette activité comme une menace à la paix et à la stabilité régionale », citant notamment le cas de la Libye.

« Nous avons longuement parlé de l’effet déstabilisant de la Turquie, dans sa relation avec la Libye », a ajouté le Premier ministre grec.

LA TURQUIE A DENONCE LA REUNION SUR LA LIBYE EN EGYPTE QUI S’EST TENUE EN JANVIER 2020

Le ministère turc des Affaires étrangères a souligné que la déclaration de la réunion sur la Libye de ce début janvier des ministres des Affaires étrangères d’Egypte, d’Italie, de France, de Grèce et du secteur chypriote grec en Egypte repose sur des thèses irréelles. Le ministère turc des Affaires étrangères a souligné que la déclaration faite au terme de la réunion sur la Libye tenue avec la participation des ministres des Affaires étrangères d’Egypte, d’Italie, de France, de Grèce et du secteur chypriote grec en Egypte repose sur « des thèses irréelles ».

« Le communiqué de presse concernant les développements en Méditerranée orientale, publié à l’issue de la réunion qui s’est tenu au Caire le 8 janvier 2020 avec la participation des ministres des Affaires étrangères de Grèce, de France, de l’administration chypriote grecque (ACG) et d’Egypte, ainsi que d’Italie, est entièrement basé sur des arguments factices et des prémisses fausses (…) Les deux protocoles d’entente que nous avons signés avec le gouvernement légitime et internationalement reconnu de Libye sont légitimes et pleinement compatibles avec le droit international. Ces protocoles d’entente constituent une réponse à ceux visant à ignorer la présence de la Turquie et des Chypriotes turcs en Méditerranée orientale. Le communiqué de presse du 8 janvier révèle en effet une fois de plus que les mesures prises par la Turquie en Méditerranée orientale sont légitimes et appropriées (…) La Turquie possédant le plus long littoral de la Méditerranée a le droit de s’exprimer sur tout projet concernant la région. Afin de transformer la Méditerranée orientale en une zone de coopération plutôt que de conflit, nous voudrions saisir cette occasion pour exprimer une fois de plus notre volonté de coopérer avec toutes les parties, à l’exception de l’administration chypriote grecque »,  précise le communiqué du ministère turc des Affaires étrangères.

ANKARA CONTRE LE FRONT ANTI-TURC EN MEDITERRANEE

Ankara a de nouveau en mai dernier fustigé la déclaration commune de l’Égypte, des Émirats Arabes Unis, de la France, de la Grèce et de la partie grecque de Chypre concernant l’accord signé entre la Libye et la Turquie. C’est ce qui ressort d’un communiqué diffusé, le 11 mai dernier, sur le site du ministère turc des Affaires étrangères. Ainsi, le porte-parole du ministère, Hami Aksoy, a qualifié la déclaration conjointe « d’un exemple de l’hypocrisie d’un groupe de pays cherchant le chaos et l’instabilité dans la région par les politiques qu’ils mènent ». Aksoy a affirmé que « ces pays ne voient aucun mal à sacrifier les aspirations démocratiques des peuples à l’agression impitoyable des dictateurs putschistes ». Selon lui, « ils sont tombés dans un délire car leurs agendas sont perturbés par la Turquie (…) La quête de renforts de la Grèce et de l’Autorité Chypriote Grecque, à propos de la Méditerranée orientale, auprès d’acteurs non régionaux sans importance relève de l’héritage d’une mentalité de mandat et de colonialisme », a-t-il déclaré. « La déformation des mesures prises par la Turquie afin de protéger ses intérêts légitimes fondés sur le droit international, sous des prétextes injustes et illégaux, est inacceptable en toutes circonstances », a-t-il ajouté.

Notant qu’il en va de même pour l’Egypte (qui s’est rapprochée de Chypre et de la Grèce), Aksoy a poursuivi: « Les dirigeants de ce pays semblent avoir préféré renoncer depuis longtemps aux intérêts et aux droits de leurs propre peuple ».

« Quant aux Emirats Arabes Unis, n’ayant aucun lien avec la Méditerranée orientale, ce n’est rien d’autre que l’animosité envers la Turquie qui les unit aux autres pays. Les antécédents de ce pays, tant contre la Turquie que contre la Libye, sont bien connus », a-t-il encore noté. Concernant la France, Aksoy a déclaré: « Il est évident que la France, dont les intentions d’instaurer un état de terreur en Syrie ont été fortement perturbées par notre opération Source de Paix, tente d’être le mécène de cet axe de malveillance ».

Aksoy a appelé l’ensemble de ces pays à agir avec bon sens, « dans le respect du droit et des pratiques internationales » (sic). « La paix et la stabilité dans notre région ne peuvent être obtenues que par un dialogue et une coopération sincères et réalistes, plutôt que de tenter de créer un axe de malveillance », a-t-il conclu.

NOTES ET RENVOIS :

(1) Cfr. la Partie I de mon analyse :

LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

CRISE PROFONDE A L’OTAN : COMMENT LES EGOS DE TRUMP, ERDOGAN ET MACRON FRACTURENT PROFONDEMENT L’ALLIANCE ATLANTIQUE !?

Et PCN-TV/ LUC MICHEL:

LA FRANCE TRAHIE PAR L’OTAN ?

(REPORTAGE DU 23 07 2020 SUR PRESS TV)

(2) Depuis 1974, le tiers nord de l’île de Chypre, située au-delà de la ligne verte contrôlée par les troupes de l’ONU, est sous contrôle turc et en 1983, ce territoire sécessioniste s’est proclamé ‘République turque de Chypre du Nord’ (RTCN). Cette dernière continue aujourd’hui encore à ne pas être reconnue par l’ONU. Chypre est réputée exercer de jure sa souveraineté sur l’ensemble de l’île (moins la zone des deux Bases militaires britanniques), c’est-à-dire sur un territoire d’environ 9 000 km2 ; cependant elle ne contrôle en pratique que la partie méridionale, soit environ 61 % du territoire (5 896 km2) auquel il faut aussi soustraire la superficie contrôlée par les casques bleus de l’ONU — la ligne verte dite « ligne Attila » — de l’ordre de 3,7 % du territoire.

La république de Chypre actuelle obtient son indépendance du Royaume-Uni le 16 août 1960, celle-ci est régie par le traité de garantie qui réunit la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni. Ce dernier conserve deux bases souveraines dans le sud et l’est de l’île où sont stationnés près de 4 200 soldats britanniques. Malgré cette paix fugace, les problèmes ne tardent pas à se manifester. Pour les milieux nationalistes grecs, la réunion de l’île à la Grèce (« Énosis ») est la dernière étape de la « libération » des pays de culture grecque, mais la minorité turque (18 % de la population) ne l’entend pas ainsi et les affrontements se multiplient pendant la décennie de 1960, surtout en 1964 et 1967, et plusieurs dizaines de personnes trouvent la mort, tant côté turc que grec. Le gouvernement du président Makários III, où les deux communautés sont représentées, peine à maintenir un équilibre. Lorsque la dictature des colonels (sotenue par les USA et l’OTAN) se met en place en Grèce, de nombreux opposants grecs se réfugient à Chypre. Le 15 juillet 1974, la garde nationale dirigée par des officiers grecs acquis aux colonels lance une tentative de coup d’État contre le président Makarios avec l’aide du groupe armé de l’EOKA B (branche armée et dissidente du mouvement « EOKA » qui souhaitait réaliser l’Enosis par des voies politiques). Le 20 juillet, la Turquie intervient militairement arguant la protection des intérêts de la minorité turque, en lançant « l’opération Attila », et occupe le nord de l’île en deux jours (s’assurant le contrôle de 38 % du territoire). En Grèce, le refus de l’armée de s’impliquer plus avant dans ce conflit provoque la chute de la dictature des colonels. Malgré la restauration de la république chypriote, la Turquie refuse de se retirer et impose la partition du pays de part et d’autre de la « ligne verte » (appelée « ligne Attila » par les Turcs). 200.000 Chypriotes grecs sont contraints à l’exode entre 1974 et 1975, chassés du territoire occupé par la Turquie ; les Chypriotes turcs sont forcés de s’installer au nord en 1975, lors de pourparlers à Vienne (Autriche). Le 13 février 1975, se met en place l’« État fédéré turc de Chypre » qui n’est reconnu que par la Turquie. En 1983, il devient la « République turque de Chypre du nord »10. L’ONU désapprouve cette occupation dans sa résolution 541 du 18 novembre 1983. L’UNFICYP prend le contrôle de la ligne verte et fait respecter le cessez-le-feu. De nombreux Chypriotes grecs et turcs, chassés de leurs terres, s’exilent en Grande-Bretagne. La « République turque de Chypre du nord » s’appauvrit en raison de l’embargo international, tandis que la Turquie mène une politique de colonisation de Turcs d’Anatolie vers la partie nord de Chypre (politique condamnée par des résolutions de l’ONU), ce qui fait passer le pourcentage de turcophones dans l’île de 18 % en 1970 à 22 % en 199711. On compte aujourd’hui à Chypre 93.000 colons venus de Turquie.

(3) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

COMMENT LA GUERRE EN LIBYE S’INTERNATIONALISE ET S’ACCELERE !? : LES AGENDAS CONNEXES AMERICAIN ET TURC

(4) Ecouter sur LUC-MICHEL-TV/

PODCAST AVEC PARS TODAY (IRAN)/

LUC MICHEL: LA GUERRE DU GAZ EST DÉSORMAIS OUVERTE EN MEDITERRANEE

(5) Cfr. LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/

LA POLITIQUE ULTRAMARINE DE LA FRANCE DE MACRON. COMMENT CONSERVER LES ‘CONFETTIS DE L’EMPIRE’ ?

(Sources : Marianne – PCN-TV – TRT – AFP – EODE Think Tank)

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