# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/ VU DE MOSCOU : LE POINT DE VUE RUSSE SUR LE DOSSIER UKRAINIEN SELON POUTINE

LM.GEOPOL - III-2021-1400 poutine ukraine (2022 03 25)

Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/
2022 03 25
Série III/1400
Avec Pars Today/

« Notre nouvel État aura une glorieuse histoire »
– Vladislav Sourkov (idéologue de Poutine).

« La guerre en Ukraine va profondément changer la géopolitique. Certains éléments vous sembleront familiers, d’autres sembleront sans précédent »
– The Economist.

« En Ukraine se joue l’avenir du modèle occidental (…) Chine, Inde, Pakistan, Afrique du Sud, Algérie… Pourquoi de nombreux pays ont-ils refusé de condamner l’agression russe en Ukraine ? Tout au spectacle d’une guerre interétatique sur notre continent, nous nous félicitons du courage des Ukrainiens, de la bonne coordination entre les États-Unis, l’Otan et l’Union européenne et de l’unité et de la fermeté de nos alliés et partenaires européens face à l’agression russe comme si ce conflit était limité à l’Occident par sa géographie et par ses enjeux. Que l’Assemblée générale des Nations unies condamne l’invasion de l’Ukraine par son voisin à une écrasante majorité de 141 voix contre 5 paraîtrait confirmer que le monde se range derrière les pays occidentaux. On oublie un peu vite que, parmi les 35 abstentions, figurent quand même la Chine, l’Inde, l’Algérie, le Pakistan, le Sénégal et l’Afrique du Sud, tandis que l’Éthiopie et le Maroc, prudemment, n’ont pas pris part au vote … »
– Gérard Araud, Le Point.

« Poutine croit à un choc des civilisations entre l’Occident et la Russie (…) Une nouvelle fois, il se prête à l’analyse de la vision du monde selon le chef d’État russe, une vision bien plus radicale que de simples considérations géopolitiques ou militaires »
– Michel Eltchaninoff, Le Point.

« Le basculement du monde (…) Ordre mondial, nucléaire, économie, défense, énergie, migration: la guerre de Poutine change tout. A la guerre totale poursuivie par la Russie, les Occidentaux répondent par de nouvelles sanctions. Les hydrocarbures sont en ligne de mire. Empêcheront-elles le projet de vassalisation de l’Ukraine imaginé par Vladimir Poutine pour briser la « domination occidentale » du monde? »
– Gérald Papy, Le Vif/L’Express.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré le début d’une opération militaire en Ukraine. L’opération militaire intervient après la reconnaissance de l’indépendance des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk (RPD et RPL). Dans une allocution urgente le 24 février, Poutine a déclaré qu’à la suite d’une demande d’assistance des « autorités » de Donetsk et de Lougansk, la Russie « cherchera à démilitariser et à dénazifier l’Ukraine » et « fera pression pour que soient traduits en justice ceux qui ont commis de nombreux meurtres crimes contre des civils pacifiques, y compris des citoyens russes. » Poutine a ensuite mis en garde contre une intervention étrangère : « Personne ne devrait douter qu’une attaque directe contre la Russie se termine par la défaite de l’agresseur potentiel et de terribles conséquences pour l’agresseur ». Poutine a ensuite ajouté: « Quiconque essaie de nous créer des obstructions, et encore moins de menacer notre pays et notre peuple, doit savoir que la réponse de la Russie suivra sans délai et entraînera des conséquences que vous n’avez jamais rencontrées dans votre histoire. Nous sommes prêts pour toute marche des événements. Toutes les décisions nécessaires à cet égard seront prises. J’espère que je serai entendu. »

Le 23 février 2022, qui marquait la Journée du défenseur de la patrie, le président russe Vladimir Poutine a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu près du mur du Kremlin. Poutine a honoré la mémoire des soldats tombés au combat avec une minute de silence. La cérémonie s’est terminée par une marche solennelle de la garde d’honneur et d’une fanfare militaire. Le 24 février, Poutine a déclaré le début des opérations militaires en Ukraine.

« CORRIGER L’HISTOIRE »

Le discours de Poutine contenait des éléments qui peuvent nous aider à comprendre le comportement géopolitique de la Russie, qui semble avoir pour objectif ultime de « corriger » l’histoire.

Une fois de plus, Poutine a déclaré qu’après l’effondrement de l’Union soviétique, les États-Unis se sont déclarés « vainqueurs » de la guerre froide. Poutine a déclaré qu’en conséquence, Washington a commencé à construire avec arrogancevun monde unipolaire dirigé par les États-Unis, dans lequel la Russie n’avait pas sa place. Dans son discours, Poutine a reconnu qu’après l’effondrement de l’Union soviétique, « l’équilibre des forces » avait changé et qu’un monde « bipolaire » n’aurait probablement plus été possible. Cependant, il a déclaré que la transition (d’un monde bipolaire à un monde unipolaire) aurait dû se faire « en douceur » et « patiemment », en tenant compte des « intérêts » et des « responsabilités » de la Russie envers les anciennes républiques soviétiques.

LES USA : UNE « FORME MODERNE D’ABSOLUTISME »

Poutine a déclaré que les États-Unis, pris d’un « état d’euphorie » – l’ubris des romains -, se comportaient plutôt avec une « supériorité absolue » (qu’il a décrite comme une sorte de « forme moderne d’absolutisme »), avec un « niveau bas » de culture, et avec « arrogance ». Comme l’a expliqué le célèbre expert russe Vladislav Inozemtsev, la réaction russe est dictée par le « ressentiment » envers les États-Unis et l’Occident en général.

UN SECOND TRAITE DE VERSAILLES

Cela ressemble à une répétition de ce qui s’est passé à la fin de la Première Guerre mondiale, qui a été remportée par les Alliés. En fait, à la fin de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles qui a suivi en 1919 était profondément défectueux et n’a suscité que rancoeur et amertume de la part des pays vaincus. Les vainqueurs de la guerre ont été incapables de construire un nouvel ordre mondial dans lequel les pays vaincus auraient un rôle digne. Le traité de Versailles a plutôt fait le contraire. Elle a humilié l’Allemagne vaincue, qui a dû céder une partie de ses territoires européens et toutes ses colonies d’outre-mer. Contraint d’accepter la clause de culpabilité de guerre, qui impliquait d’assumer l’entière responsabilité du déclenchement de la guerre, il dut payer aux Alliés d’énormes réparations, ce qui déclencha une hyperinflation. De plus, l’Allemagne a dû réduire la taille de son armée. En conséquence, des sentiments de revanchisme se sont développés en Allemagne, qui ont été utilisés dans la rhétorique hyper-nationaliste d’un jeune Adolf Hitler, chef du parti nazi et connu dans le pays pour ses idées radicales.

LA MEMOIRE DE « L’ESPRIT DE RAPALLO »

L’Allemagne et l’URSS sont les deux vaincus de Versailles. Lors du traité de Rapallo en 1922, Moscou et Berlin s’allient. Le traité de Rapallo fut signé le 16 avril 1922 par l’Allemagne de Weimar et la République soviétique fédérative socialiste de Russie en marge des accords de Gênes. Ce traité permet aux deux signataires de rompre l’isolement dont ils sont l’objet après la Première Guerre mondiale et la révolution bolchévique. Par ce traité, l’Allemagne et la RSFS de Russie (qui formera l’URSS en décembre 1922) renoncent aux réparations de guerre qu’elles se doivent l’une à l’autre et rétablissent des relations diplomatiques et commerciales (clause de la nation la plus favorisée).

Il met aussi en place une collaboration militaire secrète qui durera jusqu’en 1933 avec des camps d’entraînement allemands secrets en URSS dont une école des gaz de combat à Chikhany, une école d’aviation près de Lipetsk et un centre d’études et d’entrainement des chars de combat à Kazan. Par ce traité (précisément la collaboration militaire secrète), l’Allemagne va se réarmer, cet accord constituant alors une entorse grave au traité de Versailles .

Le traité de rapallo sera au cœur de la « tentation nationale-bolchévique » en Allemagne juqu’en 1941 et inspirera ensuite apès 1950 « l’orientation à l’Est » et « l’Ostpolitik » du chancelier Brand. Puis le « national-neutralisme » lors de la crise des Euromissiles en 1980-84.

« La réorientation à l’Est, vers la Russie ou vers l’Eurasie, est un vieux démon qui hante la géopolitique allemande depuis près d’un siècle. A chaque fois que l’Allemagne est humiliée, elle se souvient de ses racines orientales, prussiennes, détruites systématiquement par ses « alliés » occidentaux. De la « vague de National-bolchévisme » de l’été 1919 (qui s’étendra sur toute la période de Weimar) au Traité de Rapallo de 1922 entre Moscou et Berlin (et la collaboration pendant onze ans entre l’Armée rouge et la Reichwehr) et à la vague «

nationale-neutraliste » de la crise des « Euromissiles » au début des Années 1980, puis à la colère de Mme Merkel devant les humilitations de Trump, l’Allemagne a un réflexe, vital, salutaire : la tentation de « l’Orientation à l’Est. Sans oublier cette « autre Allemagne », la DDR de l’Est qui incarna pendant un demi-siècle (avant d’être trahie par Gorbatchev et Marcus Wolf) cet autre destin allemand.

Mais on reste là dans la « géopolitique de l’émotion » (qui est tout sauf de la Géopolitique) et on ne change pas l’orientation géopolitique fondamentale d’un état sur un coup de colère ou une humiliation. Mais l’idée est là, revenue, puissante et révolutionnaire : l’orientation à l’Est, qu’on appelait en 1919-1933 le « national-bolchévisme », hante de nouveau la grande politique de Berlin. Mais aussi vu la place centrale de l’Allemagne dans l’Union Européenne, celle de Bruxelles. De Wilson à Trump, ce sera toujours l’arrogance américaine qui l’aura provoquée ! »

L’ALLEMAGNE DE MME MERKEL HANTEE PAR SES VIEUX DEMONS GEOPOLITIQUES : LE RETOUR DE « L’ORIENATION A L’EST » ?

* Dans ‘REPORTAGE. L’INTERVIEW’,
PRESS TV (Iran) interroge Luc Michel, géopoliticien … et « prophète du national-bolchevisme » selon l’hebdo parisien Marianne …
Voir sur PCN-TV/
L’ALLEMAGNE RENFORCE SES LIENS AVEC L’ASIE
Sur https://vimeo.com/239964478
L’ALLEMA

LE RESSENTIMENT ET LES SENTIMENTS D’HUMILIATION NE SONT PAS SANS IMPORTANCE.

Après tout, la Seconde Guerre mondiale, qui était une continuation de la Première Guerre mondiale, a éclaté à cause de ces mêmes sentiments. La Chine a également construit une philosophie idéologique connue sous le nom de « Cent ans d’humiliation nationale », pour décrire la période d’assujettissement de la dynastie Qing et la République de Chine par les puissances occidentales et le Japon de 1839 à 1949. A ce jour, cette « humiliation » guide la politique du Parti communiste chinois. En fait, apprenant des erreurs de la Première Guerre mondiale, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont promu le plan Marshall en Allemagne. De même, il a conçu des politiques dans le but de reconstruire le Japon.

L’HUMILLIATION ET LE RESSENTIMENT DE MOSCOU

Après la chute de l’Union soviétique, cependant, les États-Unis n’ont pas suivi cette direction. L’homme d’État russe Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant soviétique, a publié en 2016 un article dans le bihebdomadaire indépendant russe Novaya Gazeta. Il écrivait : « Tout a commencé lorsque « la victoire de l’Occident » dans la guerre froide a été proclamée. Notre victoire commune dans la guerre froide a été déclarée triomphe d’un seul côté [c’est-à-dire l’Occident], qui pense maintenant que « tout est permis.’ C’est la racine à partir de laquelle les troubles mondiaux d’aujourd’hui ont surgi. »

Après la fin de la guerre froide, une grande question était l’avenir de l’OTAN, qui a été fondée en 1949 en réponse à la menace posée par l’Union soviétique.

Dans son discours du 21 février, avant de reconnaître la RPD et la LPR, Poutine a également déclaré : « De plus, je dirai quelque chose que je n’ai jamais dit publiquement. Je le dirai maintenant pour la première fois. » La véritable attitude des Américains à cet égard possibilité se voit en fait dans leurs démarches ultérieures à l’égard de notre pays. Je fais référence au soutien manifeste aux terroristes dans le Caucase du Nord, au mépris de nos exigences et de nos préoccupations en matière de sécurité, à l’élargissement continu de l’OTAN, au retrait du traité ABM, etc. Cela soulève la question : Pourquoi ? De quoi s’agit-il, quel est le but ? D’accord, vous ne voulez pas nous voir comme des amis ou des alliés, mais pourquoi faire de nous un ennemi ?

POUTINE A ENSUITE REPETE QUE L’OTAN N’AVAIT PAS TENU SES GARANTIES ENVERS LA RUSSIE QU’IL N’Y AURAIT PAS D’EXPANSION VERS L’EST.

En 1990, le secrétaire général de l’OTAN, Manfred Wörner, a promis à Bruxelles : « Ce sera également vrai d’une Allemagne unie au sein de l’OTAN. Le fait même que nous soyons prêts à ne pas déployer de troupes de l’OTAN au-delà du territoire de la République fédérale donne à l’Union soviétique la fermeté garanties de sécurité. De plus, on pourrait concevoir une période de transition pendant laquelle un nombre réduit de forces soviétiques pourraient rester stationnées dans l’actuelle RDA. Cela répondrait aux préoccupations soviétiques de ne pas modifier l’équilibre stratégique global Est-Ouest. Les politiciens soviétiques se trompent. prétendre que l’adhésion de l’Allemagne à l’OTAN conduira à l’instabilité. Le contraire est vrai. L’Europe, y compris l’Union soviétique, gagnerait en stabilité. Elle gagnerait également un véritable partenaire occidental prêt à coopérer. »

Le soviétologue et architecte américain de la politique de la guerre froide George Kennan a noté que l’expansion de l’OTAN vers l’est aurait été une « erreur tragique ». Le 30 avril 1998, le Sénat américain a voté pour élargir l’OTAN en incluant la Pologne, la Hongrie et la République tchèque. Quelques jours plus tard, le chroniqueur du New York Times, Tom Friedman, évoquait une conversation qu’il avait eue avec Kennan, dans laquelle ce dernier qualifiait la décision du Sénat de « début d’une nouvelle guerre froide » et ajoutait : « Je pense que les Russes vont progressivement réagir. très négativement et cela affectera leurs politiques. Je pense que c’est une erreur tragique. Il n’y avait aucune raison à cela. Personne ne menaçait personne d’autre. Cette expansion ferait des pères fondateurs de ce pays [c.-à-d. les États-Unis] se retournent dans leurs tombes.

Nous nous sommes engagés à protéger toute une série de pays, même si nous n’avons ni les moyens ni l’intention de le faire sérieusement. [L’expansion de l’OTAN] était simplement une action légère d’un Sénat qui n’a aucun intérêt réel pour les affaires étrangères. » Kennan a également noté que l’Occident ne devrait pas « tourner le dos » à la Russie : par les références à la Russie en tant que pays mourant d’envie d’attaquer l’Europe occidentale. Les gens ne comprennent pas ? Nos divergences pendant la guerre froide concernaient le régime communiste soviétique. Et maintenant, nous tournons le dos à ceux-là mêmes qui ont monté la plus grande révolution sans effusion de sang de l’histoire pour renverser ce régime soviétique. »

POUTINE : « L’UKRAINE MODERNE EST ENTIEREMENT LE PRODUIT DE L’ERE SOVIETIQUE »

Quelques années plus tard, en 2004, l’Occident a soutenu la révolution orange en Ukraine, mettant fin à une « brève alliance tripartite Berlin-Paris-Moscou ». Pour Poutine, c’était l’ultime humiliation. Il a estimé que l’Occident voulait démanteler l’identité de la Russie elle-même.

Zbigniew Brzezinski a fait remarquer que « sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire, mais avec l’Ukraine subornée puis subordonnée, la Russie devient automatiquement un empire ».

uis, en 2014, l’Ukraine a lancé une autre révolution anti-russe. L’Occident a renforcé son soutien à une « Ukraine européenne » et sa candidature à l’OTAN, aggravant la rupture avec la Russie.

Dans son essai, intitulé « Sur l’unité historique des Russes et des Ukrainiens », qui a été publié sur le site Internet du Kremlin le 12 juillet 2021, Poutine a défini les Russes et les Ukrainiens comme « un seul peuple » et comme « un seul tout ». Il a souligné que la Russie et l’Ukraine font partie de ce qui est « essentiellement le même espace historique et spirituel ». Il a souligné que le « mur » qui a émergé ces dernières années entre la Russie et l’Ukraine est la conséquence des erreurs de Moscou, mais aussi le résultat des « efforts délibérés » des « forces » (c’est-à-dire l’Occident) qui ont toujours cherché à saper » notre unité. »

Poutine a écrit : « La formule qu’ils appliquent est connue depuis des temps immémoriaux – diviser pour régner. Il n’y a rien de nouveau ici. dresser les parties d’un même peuple les unes contre les autres. » Il a ensuite décrit le lien historique entre les deux pays : « Les Russes, les Ukrainiens et les Biélorusses sont tous des descendants de l’ancienne Rus, qui était le plus grand État d’Europe. Des tribus slaves et autres à travers le vaste territoire – de Ladoga, Novgorod et Pskov à Kiev et Tchernigov – étaient liées par une langue (que nous appelons maintenant le vieux russe), des liens économiques, le règne des princes de la dynastie Rurik et – après le baptême de Rus – la foi orthodoxe. par saint Vladimir, qui était à la fois prince de Novgorod et grand prince de Kiev, détermine encore largement notre affinité aujourd’hui. Le trône de Kiev occupait une position dominante dans l’ancienne Rus. C’était la coutume depuis la fin du IXe siècle. Les années révolues ont capturé pour la postérité les paroles d’Oleg le Prophète à propos de Kiev, « Que ce soit la mère de toutes les villes russes. » »

Puis il a déclaré : « L’Ukraine moderne est entièrement le produit de l’ère soviétique. Nous savons et nous nous souvenons bien qu’elle a été façonnée – pour une part importante – sur les terres de la Russie historique. Pour s’en assurer, il suffit de regarder les limites des terres réunies à l’État russe au XVIIe siècle et le territoire de la RSS d’Ukraine lorsqu’elle a quitté l’Union soviétique.

« Les bolcheviks traitaient le peuple russe comme un matériau inépuisable pour leurs expériences sociales. Ils rêvaient d’une révolution mondiale qui anéantirait les États nationaux. C’est pourquoi ils ont été si généreux en dessinant des frontières et en accordant des dons territoriaux. l’idée des dirigeants bolcheviks qui coupaient le pays en morceaux était. Nous pouvons être en désaccord sur des détails mineurs, le contexte et la logique derrière certaines décisions. Un fait est limpide : la Russie a été volée, en effet.

L’ERREUR MORTELLE DU CARACTERE FEDERAL DE L’URSS : LENINE CONTRE STALINE

En décembre 1922 est créé sous la direction de LENINE un Etat socialiste multinational : « L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ». Les structures nouvelles de l’Union soviétique sont directement à l’origine du conflit qui éclata entre STALINE et LENINE à la fin de la vie de ce dernier. Bien plus d’ailleurs que des problèmes personnels avec notamment la compagne de LENINE, KROUPSKAIA, ce fut une divergence politique fondamentale qui opposa STALINE et LENINE. LENINE rallié tardivement à ses thèses opportunistes de « L’ETAT ET LA REVOLUTION » largement contaminées par les thèses politiques en matière de forme étatique des « Socialistes-révolutionnaires de gauche », avait en effet tranché dans le débat qui existait au sein du Parti bolchevique entre unitaristes et fédéralistes, pour une constitution fédérale de l’URSS.

« En 1922, la Direction du parti décida de redéfinir le système constitutionnel des liens fédéraux et STALINE fut nommé à la tête de la commission du Comité Central chargée de ce travail. Dans les cercles supérieurs du Parti, on était fortement divisé. Certains désiraient inclure l’Ukraine, la Biélorussie et la Transcaucasie (où l’Azerbaïdjan avait entre-temps fusionné avec l’Arménie et la Géorgie) directement dans la RSFSR en tant que Républiques autonomes. Une poignée de centralisateurs, encore plus extrémistes, souhait la fusion de toutes les Républiques soviétiques existantes en une « République Soviétique Russe », qui n’aurait même plus une organisation fédérale et constituerait, sur le mode soviétique, une nouvelle Russie une et indivisible.

De l’autre coté, des leaders régionaux, Géorgiens, Bakires, ou autres, défendaient un Etat fédéral moins rigide dans lequel les « républiques autonomes » existantes seraient élevées au rang de « Républiques d’Union ». STALINE élabora pour la commission un ensemble de thèses correspondant à la première position. L’Ukraine, la Biélorussie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie entreraient dans la fédération russe en tant que Républiques autonomes, et les organes gouvernementaux suprêmes de la RSFSR fonctionneraient également comme tel pour ces Républiques, sa position était franchement centralisatrice. Il faudra tout le poids et le prestige de LENINE pour que la solution fédéraliste soit adoptée ».

Après la mort du fondateur du Parti bolchevique, STALINE pour des raisons aussi bien politiques que d’opportunité ne put revenir sur cette décision et la Russie restera sur le papier une République fédérale. Dans la pratique, le pouvoir stalinien fera tout pour obtenir une centralisation dans les faits autour de la structure unitaire pan-soviétique du Parti bolchevique. Néanmoins, les germes de l’éclatement de l’URSS étaient déjà présents dans sa constitution fédérative voulue par LENINE. Elles seront directement à l’origine de l’éclatement de celle-ci en 1991. Cette forme fédérale, instable et dépassée après 1945, de l’Etat soviétique, qui conduira à la destruction finale de celui-ci, est incontestablement à mettre au passif du bilan du Léninisme. Face à l’Histoire, STALINE avait raison et sa stature d’homme d’état domine sans conteste celle du fondateur du Parti bolchevique.

« LES DIRIGEANTS DE L’UKRAINE MODERNE ET LEURS « MECENES » EXTERNES PREFERENT IGNORER CES FAITS. »

« Lorsque j’ai travaillé sur cet article, dit Poutine, je me suis appuyé sur des documents open source qui contiennent des faits bien connus plutôt que sur des archives secrètes. Les dirigeants de l’Ukraine moderne et leurs « mécènes » externes préfèrent ignorer ces faits. Ils ne manquent pas une occasion. , cependant, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, pour condamner « les crimes du régime soviétique », énumérant parmi eux des événements avec lesquels ni le Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), ni l’URSS, et encore moins la Russie moderne, n’ont quoi que ce soit En même temps, les efforts des bolcheviks pour détacher de la Russie ses territoires historiques ne sont pas considérés comme un crime, et nous savons pourquoi : s’ils ont provoqué l’affaiblissement de la Russie, nos mauvais souhaits s’en contentent.

« Bien sûr, à l’intérieur de l’URSS, les frontières entre les républiques n’ont jamais été considérées comme des frontières d’État ; elles étaient nominales au sein d’un même pays, qui, tout en présentant tous les attributs d’une fédération, était hautement centralisé – cela, encore une fois, était sécurisé par le PCUS. Mais en 1991, tous ces territoires, et surtout des gens, se sont retrouvés du jour au lendemain à l’étranger, arrachés, cette fois bien, à leur patrie historique.

Poutine a en outre expliqué: « Vous voulez établir votre propre État: vous êtes le bienvenu! Mais quelles sont les conditions? Je rappellerai l’évaluation donnée par l’une des personnalités politiques les plus en vue de la nouvelle Russie, le premier maire de Saint-Pétersbourg Anatoly Sobchak En tant que juriste convaincu que toute décision doit être légitime, il partage en 1992 l’opinion suivante : les républiques fondatrices de l’Union, ayant dénoncé le traité d’Union de 1922, doivent revenir aux frontières qu’elles avaient avant de rejoindre l’Union. Union soviétique Toutes les autres acquisitions territoriales font l’objet de discussions, de négociations, étant donné que le terrain a été révoqué.

« En d’autres termes, quand vous partez, prenez ce que vous avez apporté avec vous. Cette logique est difficile à réfuter. » Il convient de noter qu’en 1922, la Crimée et le Donbass ne faisaient pas partie de l’Ukraine.

« LA FORMATION D’UN ÉTAT UKRAINIEN ETHNIQUEMENT PUR, AGRESSIF ENVERS LA RUSSIE, EST COMPARABLE DANS SES CONSEQUENCES A L’UTILISATION D’ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE CONTRE NOUS »

Poutine a ajouté qu’après la chute de l’Union soviétique, la Fédération de Russie a beaucoup fait pour que l’Ukraine s’établisse en tant que pays indépendant, mais que les événements ont commencé à évoluer dans une direction différente une fois que les cercles dirigeants ukrainiens ont décidé de « justifier l’indépendance de leur pays par la négation de son passé. » Il a écrit: « Ils ont commencé à mythifier et à réécrire l’histoire, à supprimer tout ce qui nous unissait et à se référer à la période où l’Ukraine faisait partie de l’Empire russe et de l’Union soviétique comme une occupation. »

Il a ensuite ajouté que la loi sur les « peuples autochtones » introduite par le Parlement ukrainien en 2021 est délibérément discriminatoire à l’encontre des Russes de souche vivant en Ukraine. Il a déclaré : « Seuls ceux qui constituent une minorité ethnique et n’ont pas leur propre entité étatique en dehors de l’Ukraine sont reconnus comme indigènes… De nouvelles graines de discorde ont été semées. Et cela se produit dans un pays, comme je l’ai déjà noté, qui est très complexe du point de vue de sa composition territoriale, nationale et linguistique, et de son histoire de formation. Il peut y avoir un argument : si vous parlez d’une seule grande nation, d’une nation triunique, alors quelle différence cela fait-il de savoir qui les gens se considèrent eux-mêmes ? être russes, ukrainiens ou biélorusses. Je suis tout à fait d’accord avec cela. D’autant plus que la détermination de la nationalité, en particulier dans les familles mixtes, est le droit de chaque individu, libre de faire son propre choix.

Mais le fait est que le La situation en Ukraine aujourd’hui est complètement différente parce qu’elle implique un changement forcé d’identité. Et le plus ignoble est que les Russes en Ukraine sont forcés non seulement de renier leurs racines, des générations de leur ance mais aussi de croire que la Russie est leur ennemie. »

Il a ensuite souligné : « Il ne serait pas exagéré de dire que la voie de l’assimilation forcée, la formation d’un État ukrainien ethniquement pur, agressif envers la Russie, est comparable dans ses conséquences à l’utilisation d’armes de destruction massive contre nous. à la suite d’une division aussi dure et artificielle des Russes et des Ukrainiens, le peuple russe dans son ensemble pourrait diminuer de centaines de milliers, voire de millions. »

ETAT UKRAINIEN OU COLONIE YANKEE ?
POUTINE : « LA VERITABLE SOUVERAINETE DE L’UKRAINE N’EST POSSIBLE QU’EN PARTENARIAT AVEC LA RUSSIE »

Poutine a déclaré que l’Occident faisait pression pour un « projet anti-Russie » en Ukraine. Il a soutenu : « Les auteurs occidentaux du projet anti-russe ont mis en place le système politique ukrainien de telle manière que les présidents, les députés et les ministres changeraient, mais l’attitude de séparation et d’inimitié avec la Russie resterait… Dans l’anti -Projet Russie, il n’y a pas de place ni pour une Ukraine souveraine ni pour les forces politiques qui tentent de défendre sa véritable indépendance… Aujourd’hui, le patriote « droit » de l’Ukraine n’est que celui qui hait la Russie. , comme nous le comprenons, est proposé d’être construit exclusivement sur cette idée. »

Il a en outre averti: « Tous les subterfuges associés au projet anti-russe sont clairs pour nous. Et nous ne permettrons jamais que nos territoires historiques et nos proches qui y vivent soient utilisés contre la Russie. Et à ceux qui entreprendront une telle tentative , je voudrais dire que de cette façon, ils détruiront leur propre pays. »

Poutine a ensuite conclu : « Je suis convaincu qu’une véritable souveraineté de l’Ukraine n’est possible qu’en partenariat avec la Russie. Nos liens spirituels, humains et civilisationnels formés depuis des siècles et ont leurs origines dans les mêmes sources, ils se sont durcis par des épreuves, des réalisations et des victoires. Notre parenté s’est transmise de génération en génération. Elle est dans le cœur et la mémoire des habitants de la Russie et de l’Ukraine modernes, dans les liens du sang qui unissent des millions de nos familles. Ensemble, nous avons toujours été et serons de nombreuses fois plus forts et plus performants. Car nous sommes un seul peuple. Aujourd’hui, ces mots peuvent être perçus par certaines personnes avec hostilité. Ils peuvent être interprétés de nombreuses manières possibles. Pourtant, beaucoup de gens m’entendront.

Et je dirai une chose : la Russie a n’a jamais été et ne sera jamais « anti-Ukraine ». Et ce que sera l’Ukraine, c’est à ses citoyens de décider. »

Dans son discours du 21 février, Poutine a accusé l’Occident d’avoir trompé l’Ukraine, car la pauvreté a augmenté depuis 2014. Poutine a déclaré : « Cette situation soulève la question : pauvreté, manque d’opportunités et perte de potentiel industriel et technologique – Choix civilisationnel occidental qu’ils utilisent depuis de nombreuses années pour tromper des millions de personnes avec des promesses de pâturages paradisiaques ?

« Tout se résumait à une économie ukrainienne en lambeaux et à un pillage pur et simple des citoyens du pays, tandis que l’Ukraine elle-même était placée sous contrôle externe, dirigé non seulement depuis les capitales occidentales, mais aussi sur le terrain, comme le dit le dicton, à travers un tout le réseau de conseillers étrangers, d’ONG et d’autres institutions présentes en Ukraine. Ils ont une influence directe sur toutes les nominations et révocations clés et sur toutes les branches du pouvoir à tous les niveaux, du gouvernement central aux municipalités, ainsi que sur l’État. sociétés et sociétés détenues…

« Il n’y a pas de système judiciaire indépendant en Ukraine. Les autorités de Kiev, à la demande de l’Occident, ont délégué le droit prioritaire de sélectionner les membres des organes judiciaires suprêmes, le Conseil de la justice et la Haute Commission des qualifications des juges, à des organisations internationales.

« En outre, les États-Unis contrôlent directement l’Agence nationale de prévention de la corruption, le Bureau national de lutte contre la corruption, le Parquet spécialisé anti-corruption et la Haute Cour anti-corruption. Tout cela se fait sous le noble prétexte de revigorer les efforts contre la corruption. D’accord, mais où sont les résultats ? La corruption est en plein essor comme jamais auparavant.

« Les Ukrainiens sont-ils conscients que c’est ainsi que leur pays est géré ? Se rendent-ils compte que leur pays n’est même pas devenu un protectorat politique ou économique mais a été réduit à une colonie avec un régime fantoche ? »

LA GUERRE DES CIVILISATIONS AMERICAINES IMPORTEE EN UKRAINE : « KIEV CONTINUE DE PREPARER LA DESTRUCTION DE L’ÉGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE DU PATRIARCAT DE MOSCOU »

Dans son allocution du 21 février, Poutine a également évoqué la scission de l’Église orthodoxe ukrainienne de l’Église orthodoxe russe : « Kiev continue de préparer la destruction de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Ce n’est pas un jugement émotionnel ; se trouvent dans des décisions et des documents concrets.

Les autorités ukrainiennes ont cyniquement fait de la tragédie du schisme un instrument de politique d’État. Les autorités actuelles ne réagissent pas aux appels du peuple ukrainien à abolir les lois qui portent atteinte aux droits des croyants. De plus, de nouveaux projets de loi dirigés contre le clergé et des millions de paroissiens de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou ont été enregistrés à la Verkhovna Rada [Parlement ukrainien]. »

Le 11 octobre 2018, le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique de Constantinople, sous la direction du patriarche Bartholomée, a décidé d’accorder le statut canonique au Patriarcat de Kiev et à l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne, et les a reconnus comme faisant partie de l’Église de Constantinople. Avant cette décision, le Patriarcat de Kiev et l’Église orthodoxe autocéphale ukrainienne n’étaient pas reconnus par les 14 Églises orthodoxes officielles. Seuls les évêques du Patriarcat de Moscou en Ukraine ont été reconnus.

À l’époque, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait déclaré que la décision du patriarcat de Constantinople était une provocation soutenue par l’Occident : « L’Église orthodoxe ukrainienne du patriarcat de Moscou est contre ces provocations que le patriarche Bartholomée de Constantinople complote maintenant avec le soutien public direct de Washington. . » Il a ajouté : « En ce qui concerne les affaires ecclésiastiques, l’ingérence dans les affaires ecclésiastiques est interdite par la loi en Ukraine, en Russie et, j’espère, dans tout autre pays normal. Lorsque Kurt Volker, dont le devoir est, au nom des États-Unis, de faciliter un règlement en Ukraine sur la base des accords de Minsk, dit ce qu’il dit à propos de ces processus, nous avons un dicton : le voleur a un chapeau brûlant. nous avec un seul fait confirmant leurs accusations sans fondement selon lesquelles nous nous mêlons des affaires de quelqu’un, nous comportons comme si c’était normal. »

COMME EN 2014, LA REPRISE DU PROJET NOVOROSSIYA

La Novorossiya, le concept géopolitique resurgi en 2014 revient en ce début 2022 sur le devant de l’actualité en Mer Noire ! Tout savoir sur la renaissance de la Novorossiya. De Donetsk à Odessa, une histoire géopolitique pas terminée …

Après son discours, le 21 février, Poutine a signé les décrets exécutifs sur la reconnaissance de la RPD et de la RPL. Certains intellectuels nationalistes russes ont célébré la nouvelle, déclarant que Poutine a finalement poursuivi le « projet Novorossiya » qu’il a arrêté en 2014.

« En 2014, nous étions profondément convaincu que la Russie pouvait, à un prix relativement faible, réaliser la mise en œuvre du projet Novorossiya, sa libération. À tout le moins, la question de la libération de l’est de l’Ukraine aurait pu être résolu par des moyens beaucoup plus simples, avec un plus grand degré de légitimité et à moindre coût qu’aujourd’hui. Nous avions alors été simplement étonné que lorsque tout était prêt pour la prochaine étape logique, nous nous sommes arrêtés. Nous pensons que c’était illogique. Nous avons hésité, nous nous sommes arrêtés et avons raté l’occasion. C’est une évidence pour nous. [Maintenant,] soit l’Occident nous provoque… et crée l’apparence que nous sommes prêts à prendre une mesure décisive pour nous intimider, afin que nous acceptions consciencieusement l’éventuelle opération terroriste de Kiev dans le Donbass, ou nous décidons de corriger cette lacune de 2014… Ce qui s’est passé en 2014 est une erreur, et peut-être une trahison. « 

* Ecouter sur PCN-TV & LA VOIX DE LA RUSSIE/
Interview audio complète sur :
https://vimeo.com/105483225

* Luc MICHEL était à Yalta, avec une équipe d’EODE-TV, après un long périple via Moscou (la Crimée est alors considérée « zone de guerre » – sic – par les Occidentaux et isolée), en Crimée, pour participer à cette conférence internationale, destinée à débattre de l’effondrement de l’Etat failli ukrainien, de la renaissance de la « Novorossiya » érigée il y a deux siècles par la Grande Catherine, et du soutien au cœur de cette renaissance : les Républiques populaires de Donetsk (DNR) et Lugansk (LNR), réunies dans « l’Union des Républiques populaires de Novorossiya ».

* Voir sur EODE-TV/ ARCHIVES/
LE DOCU DE LUC MICHEL:
‘DE YALTA A YALTA !’
le documentaire de Luc Michel
(Grand Reporter, Série I, août 2014)
https://vimeo.com/518576085

En fait, en 2014, le président russe Vladimir Poutine rêvait de faire revivre la région historique appelée Novorossiya (« Nouvelle Russie », nom donné au XVIIIe siècle aux terres du littoral de la mer Noire, incorporées à la Russie à la suite des guerres avec l’Empire ottoman).

Cependant, en 2015, le projet a été déclaré gelé. Oleg Tsaryov, qui était à l’époque le président du « Parlement unitaire » de Novorossiya, a déclaré : « Le travail des structures [officielles] de Novorossiya a été gelé car il n’est pas conforme à l’accord de paix [Minsk-2] signé en présence de les quatre pays de Normandie [l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne et la France]. »

LES ACCORDS DE MINSK : UNE ILLUSION DANGEREUSE

Pourtant, le 21 février, Poutine a déclaré que les accords de Minsk, qui avaient pour objectif de mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine, étaient « morts » bien avant la reconnaissance des républiques populaires du Donbass, accusant les autorités de Kiev de les « tuer ».

Il a déclaré : « Cela ne fait pas sept mais presque huit années complètes que nous travaillons sur cela [les accords de Minsk]. Par « nous », je veux dire la Russie… Je voudrais souligner à nouveau que nous étions intéressés à voir cela. ensemble de mesures mises en œuvre, car il était le résultat d’un compromis. Les dirigeants des deux républiques alors non reconnues [la RPD et la RPL] ont signé ces documents. D’ailleurs, l’un d’eux a été tué dans un acte terroriste. Il a été tué par les services spéciaux de l’Ukraine, un agent de ces services. Il n’y a aucun doute ici. C’est une évidence, tout simplement un assassinat politique pur et simple.

« Mais ce qui compte, c’est que les dirigeants des deux républiques aient signé ces documents. Nous avons réussi à négocier ce compromis à ce moment-là. D’ailleurs, ce n’était pas facile à faire car au départ, les dirigeants de ces entités ne voulaient pas participer. dans les accords de Minsk et de signer leurs noms sur ces documents. Mais un compromis a néanmoins été trouvé, ce qui a constitué un réel progrès vers un règlement par des moyens pacifiques. »

QUE PREVOYAIENT LES ACCORDS DE MINSK SIGNES EN 2015 ?

En 2014, au moment de la signature des accords de paix de Minsk, le Donbass, région ukrainienne frontalière de la Russie, était le théâtre de violents affrontements entre séparatistes pro-russes et armée ukrainienne. Le protocole de Minsk est alors signé et prévoit un cessez-le-feu immédiat, « mais cet accord ne sera jamais réalisé », explique le journaliste.

Un accord dont l’Ukraine ne voulait pas :
Les protagonistes se retrouvent finalement le 12 février 2015 pour signer l’accord de Minsk, qui prévoyait notamment le retrait des armements lourds, la libération et l’échange de l’ensemble des prisonniers et des réformes constitutionnelles. Mais les Ukrainiens ne voulaient pas de cet accord, notamment parce qu’il impliquait de reconnaître une légitimité et un statut spécial aux séparatistes. Le conflit a causé la mort d’environ 14 000 personnes depuis 2014.

* Luc Michel, géopoliticien, intervient sur ce sujet.
Sur RADIO.LUCMICHEL :
https://www.podcastics.com/podcast/episode/radiolucmichel-eode-geopolitique-dossier-ukraine-russie-novorossiya-luc-michel-comprendre-lechec-des-accords-de-minsk-sur-le-donbass-125970/

Poutine a ensuite expliqué : « La reconnaissance de ces républiques a été dictée précisément par le fait que les dirigeants ukrainiens avaient déclaré publiquement qu’ils n’allaient pas respecter ces accords. Ils n’allaient pas les respecter. Eh bien, que pouvez-vous dire d’autre à cela ? Les hauts responsables l’ont dit publiquement. »

Il convient de noter que Chatham House, une des « vitrines légales du Mi6 » britanniques, définit Minsk-2 comme un « enchevêtrement de dispositions contradictoires et une séquence d’actions alambiquées et contestées ». Chatham House déclare : « L’incohérence textuelle reflète des interprétations incompatibles de ce qui doit être réalisé et comment. Et en son cœur se trouve un problème simple – l’Ukraine voit Minsk-2 comme un moyen de restaurer sa souveraineté, mais la Russie le considère comme un outil avec qui paralysent la souveraineté de l’Ukraine. »

CONCLUSION :
« L’UKRAINE EST UNE BATAILLE POUR ÉTABLIR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL »

« L’Ukraine est une bataille pour établir un nouvel ordre mondial » et, par conséquent, pour mettre fin à l’ordre unipolaire dirigé par les États-Unis. Dans une interview accordée à Pink TV de Serbie, le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré que la reconnaissance par Poutine des républiques populaires autoproclamées de Lougansk et de Donetsk signifie que l’architecture de sécurité du monde s’effondre. « Je pense que l’ordre mondial est en train de changer de cette manière », a-t-il déclaré. Néanmoins, les dirigeants occidentaux semblent plus unis que jamais contre la Russie.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que « ce n’est pas le début d’une guerre », mais plutôt la prévention du développement d’une crise, qui pourrait conduire à une confrontation militaire mondiale. Elle a également déclaré que la reconnaissance de la RPD et de la LPR aide à mettre fin à la guerre dans le Donbass.

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/

* Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

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