Luc MICHEL pour PCN-Info /
avec PCN-SPO – Libération – AFP – New-York Times / 2013 08 31 /
« La France devient l’allié principal des Etats-Unis » titrait l’AFP hier à propos du bellicisme de Hollande contre la Syrie ba’athiste.
La France du Général de Gaulle, la France anti-américaine qui du Québec au Cambodge s’opposait à l’impérialisme yankee, la France qui disait ‘non’ à l’OTAN, est tombée dans les mains du « parti américain » et du Lobby sioniste, celui du CRIF – cette version de l’AIPAC à l’usage de l’Hexagone – et des BHL et autres Fabius.
ANATOMIE DU « PARTI AMERICAIN » EN FRANCE
Le « parti américain » c’est ainsi que Jean Thiriart désignait dès 1962 les partis du Système dans toute l’Europe, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite atantistes, toutes tendances confondues (Thiriart y ajoutait comme « ennemis de l’Europe » les « petits-nationalismes » qui assurent la division face à l’impérialisme). Et que le PCN les désigne plus que jamais. Ce système qui depuis un certain 6 juin 1944 assure la colonisation de l’Europe. Qui n’est pas une puissance impérialiste – comme certains à Paris la rêvent encore – mais bien la première et la plus riche des colonies américaines.
Le « parti américain » c’est ainsi AUSSI que le général de Gaulle et les Gaullistes historiques
nommaient à la fois la sociale-démocratie française et leurs rivaux de droite, les Giscards et Lecanuet. Cette droite atlantiste nostalgique de la sujétion à l’OTAN. Ou encore cette démocratie-chrétienne tout aussi atlantiste. L’ironie aura été que c’est de l’intérieur même du parti gaulliste, tombé en décadence idéologique, qu’est venue la reprise de contrôle politico-militaire de la France par les USA : Sarkozy et ses neocons à passeports français. Avec l’incapacitant et vassalisant retour dans l’OTAN.
LE ROLE DE L’OTAN ET LA SUJETION DE L’UE
Car l’OTAN ce n’est pas aujourd’hui que l’URSS n’existent plus, pas plus qu’hier, le « bouclier de l’Europe » (sic). Mais son harnais. Un outil politique, militaire et diplomatique de vassalisation et de contrôle. Qui assure aux USA à la fois le dédoublement de ses moyens militaires – l’OTAN c’est l’infanterie coloniale du Pentagone -, le contrôle de ses industries d’armement – clé du développement industriel et scientifique -, un marché continental pour le lobby militaro-industriel US, et enfin la sujétion de la diplomatie et de la politique étrangère de l’UE à celles de Washington. Et accessoirement à celles de son allié et complice de Tel-Aviv.
Le péché originel de l’UE, cette pseudo « Europe » croupion – qui est tout sauf l’Europe -, est précisément la sujétion, inscrite dès le Traité de Maastricht, de sa défense et de sa politique extérieure à l’OTAN et à son hegemon américain. Et c’est cette sujétion qui onduit à l’échec de l’UE. Qui l’empêche de devenir Etat et Empire transnational. Et qui explique l’échec annoncé de l’Euro. Car la monnaie unique et le marché unique doivent pour aboutir déboucher sur l’Etat fédéral, voire unitaire (relire Thiriart). Faute d’assurer les pouvoirs régaliens de défense et de désignation de l’ennemi (relire Karl Schmitt), l’UE est incapable d’assumer durablement celui de battre monnaie.
DE MITTERRAND A HOLLANDE :
Le « parti américain » c’est aussi évidemment la Sociale-démocratie – qui n’a plus rien de « socialiste » depuis Août 1914, depuis son ralliement aux nationalismes petit-bourgeois et au Parlementarisme bourgeois – française et européenne. Celle des Mitterrand, Jospin, Hollande et autres Valls – la gauche ouvertement américaine, en pamoison devant Obama – ou Fabius.
Cette sociale-démocratie française et européenne qui a été de toutes les aventures coloniales à l’extérieur et a soutenu toutes les sujétions coloniales à l’intérieur.
La France otanisée de Hollande, chien courant de l’impérialisme américain au Sahel, en Afrique centrale ou au Moyen-Orient, acharnée à abattre la Syrie, est l’héritière du Mitterrand ministre de la IVe République qui guillotinait les militants du FLN. Ou du Mitterrand de la Ve République qui engagea la France dans la Première guerre du Golfe – celle de Bush père – et dans le démantèlement des seconde (Tito) et troisième Yougoslavie (Milosevic). Contre les alliés de la France qu’étaient Belgrade et Bagdad. Dans ces conflits voulus par Washington que le grand géopoliticien autrichien Von Lohausen (1) qualifiait fort justement de « guerres contre la Grande-Europe » (2).
« FRANCE – ETATS UNIS L’AXE DE GUERRE » (DIXIT LIBERATION)
L’actualité de la guerre contre la Syrie – car cette guerre est menée par les USA, l’OTAN et leurs alliés du Golfe depuis les premiers jours de 2011 et les frappes envisagées n’en seront que l’escalade – révélent la tragique sujétion de Paris à Washington. Voilà donc la France rebelle du général de Gaulle devenue le plus fidèle caniche de l’impérialisme américain. Ironie supplémentaire, au moment où Londres sous la pression de la rue doit s’en éloligner …
François Hollande a donc réaffirmé ce vendredi 30 août sa « volonté (sic) d’agir militairement en Syrie au côté des Américains » en dépit du « no » britannique, assurant ‘partager avec Barack Obama la même certitude sur la responsabilité indubitable du régime syrien dans l’attaque chimique du 21 août ».
Le refus de la Grande-Bretagne d’intervenir en Syrie a placé la France en position inédite d’allié principal des Etats-Unis. Mais il n’a rien changé à la position de Paris qui souhaite une action « proportionnée et ferme » contre Damas, a déclaré le président français dans un entretien au journal Le Monde, le moniteur de l’Américanisme en France. « Chaque pays est souverain (resic) pour participer ou non à une opération. Cela vaut pour le Royaume-Uni comme pour la France », a ajouté Hollande.
Les dirigeants français et américain se sont une nouvelle fois et longuement entretenus vendredi de la réponse à apporter au soi-disant « massacre chimique commis le 21 août dans la banlieue de Damas ». Rappelant « la grande détermination de la France à réagir et à ne pas laisser ces crimes impunis », le président français « a senti la même détermination du côté d’Obama », a confié son entourage. Obama joue habilement à la fois de l’arrogance française due à la nostalgie de l’empire français et des problèmes psychologiques de Hollande.
« L’alliance offensive américano-française constitue une situation inédite dans la période contemporaine », analyse pour l’AFP Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique. « Américains et Français ont déjà travaillé ensemble en première ligne dans la gestion des crises comme par exemple au Liban dans les années 80 et 90, mais je n’ai pas le souvenir d’une coalition offensive construite autour des Etats-Unis et de la France sans la Grande-Bretagne », analyse le chercheur.
DIX ANS APRES L’IRAK, RENVERSEMENT COMPLET DE SITUATION :
VOILA LA FRANCE JADIS REBELLE QUI PORTE LES VALISES DE WASHINGTON
« Ironie de l’histoire, cet engagement de la France au côté des Américains intervient dix ans après la crise irakienne qui avait provoqué une tension sans précédent entre Washington et Paris, flamboyant opposant à l’invasion américano-britannique en Irak », commente l’AFP. Cette crise irakienne qui a vu précisément rougeoyer les dernières braises de la flamboyante politique gaulliste des Années 60.
« On est dans la situation exactement inverse de 2003 », souligne M. Tertrais. « Les Etats-Unis n’ont besoin de personne sur le plan militaire. Mais il est extrêmement important pour eux de ne pas être seuls sur le plan politique », estime-t-il, ajoutant que « Français comme Américains mettront aussi en avant le soutien de pays arabes à l’action, car chacun veut éviter de donner l’impression qu’il s’agit d’une intervention de l’Occident contre la Syrie ».
« La coalition s’appuiera sur la Ligue arabe, qui a condamné le crime et a alerté la communauté internationale », a précisé d’ailleurs M. Hollande. Une Ligue arabe entièrement aux mains de Washington, Ryad et Doha. Et dont les figures anti-occidentales ou laïques – Saddam Hussein, Kadhafi, Assad (expulsé), les dernières figures du Nassérisme moribond comme en Egypte ou au Yemen … – ont toutes été éliminées.
Reste à savoir quel sera l’engagement concret de la France et quels moyens elle mettra à disposition des Etats-Unis. Une source française proche du dossier, citée par l’AFP, reconnaît que la non participation des Britanniques « obligera » la France, qui a la capacité de tirer des missiles de croisière avec des avions de chasse ou des sous-marins, « à repenser sa planification opérationnelle ».
UN DEBAT VIRTUEL AU PARLEMENT FRANCAIS
Si le premier ministre britannique Cameron a du s’incliner devant un parlement mis sous pression par une opinion publique montée contre la guerre (3), Hollande lui s’apprête à jouer une comédie de débat devant une assemblée nationale française impuissante. Si François Hollande « exclut toute intervention avant le départ de Syrie des inspecteurs onusiens samedi’, il ne l’exclut « pas avant la réunion mercredi du Parlement pour débattre de cette crise ».
Le débat – sans vote – pourrait être houleux, « des opposants à toute intervention siégeant à la fois sur les bancs de la gauche et de l’opposition » écrit l’AFP. « La France ne peut agir à la légère et à la remorque de quiconque », a ainsi exhorté l’ancien Premier ministre UMP François Fillon (qui oublie la sujétion de Sarkozy lors de l’agression contre la Libye). A cela s’ajoute une opinion publique très partagée sur une telle intervention française à en croire deux récents sondages.
LA POLITIQUE DE LA FRANCE ALIGNEE SUR WASHINGTON
Sur les buts de guerre, la ligne est à Paris totalement décalquée sur celle de Washington: « il ne s’agit pas de renverser le régime, mais de sanctionner l’usage d’armes chimiques », une « ligne rouge » définie par le président américain Barack Obama il y a un an, et « franchie indéniablement » selon Hollande avec l’attaque du 21 août. Le président français a estimé « qu’un coup d’arrêt doit être porté à un régime qui commet l’irréparable sur sa population » (sic).
LES CONSEQUENCES GEOPOLITIQUES :
LA FIN DE L’ALTERNATIVE DE « L’AXE PARIS-MOSCOU »
Tout cela à des conséquences géopolitiques importantes.
C’est la fin – définitive ou provisoire à long terme – de ce concept novateur qu’était l ‘ « Axe Paris-Moscou ». Un concept que j’avais été le premier à définir dès les derniers jours de 1992 (4) pour le PCN, réfléchissant à une alternative à la ligne de notre « Ecole géopolitique euro-soviétique » (5), suite à l’effondrement de l’URSS. Ceci de nombreuses années avant la reprise du concept par de Grossouvre notamment. Et qui offrait une alternative à la construction d’une Europe véritable et indépendante.
J’ai souvent insisté dès l’avènement des Années Sarkozy, qui annonçait clairement ses options atlantistes et philo-américaines, sur le fait que la réintégration politico-militaire de la France dans l’OTAN mettait un terme à la validité de ce concept. Sans politique réelle gaulliste – hors de l’OTAN, contre Washington – plus d’Axe Paris-Moscou. Je suis agacé de lire encore sous la plume d’amateurs sans culture historique ou géopolitique la mise en avant de ce concept des années après la trahison fondamentale de Sarkozy.
Je suis encore plus agacé de lire en ce moment des articles délirants sur une supposée « défaite des USA ». Ou sur l’échec de leurs projets du « Grand Moyen-Orient » (6). C’est une lecture trop rapide, trop superficielle et totalement inexacte des événements. De la propagande de guerre mais pas de l’analyse géopolitique !
J’en dirai quelques mots car ce n’est pas mon sujet. Le but des USA c’est depuis le début du nouveau siècle un préalable : le remodelage du « Grand Moyen-Orient » – cette zone géopolitique opérationnelle qui comprend Afrique du Nord, Proche-Orient, Sahel, Afrique centrale et Asie centrale – par l’élimination de l’adversaire principal de Washington et Tel-Aviv : les régimes nationalistes révolutionnaires arabes. Nassérisme, Ba’athismes syrien et irakien, socialisme jamahiryen de Kadhafi (7). Qu’en reste-t-il ? Irak et libye livrés au chaos. Syrie en guerre et détruite. Le reste, le sort des pays de la zone, fragmentés et dévastés importe peu à Washington. L’horizon ultime est la somalisation (8).
Le but réel, final, de ce vaste plan pour un « XXIe siècle américain » est la mise hors jeu de la Russie et de la Chine. Avec l’alignement total de Paris sur Washington, voilà à la fois le principal obstacle dans l’UE éliminé et l’alternative de l’Axe Paris-Moscou étouffé.
Faut-il baisser les bras pour autant ?
« Là où il y a une volonté il y a un chemin » disait Guillaume d’Orange (qui assura l’indépendance des Pays-Bas). Et le grand Nietzsche ajoutait « l’Europe se fera au bord du gouffre ». Ce gouffre est là devant nous, béant, menaçant d’engloutir non seulement les Européens de Vladivostok à Reykjavik, mais aussi nos frères arabes et africains. Et la situation impose de ne pas renoncer, de ne pas subir. Ne pas subir aujourd’hui, c’est défendre résolument les pays de la ligne de Front : Damas et Moscou. !
Luc MICHEL
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(1) Auteur du livre fondamental de géopolitique sur la Grande-Europe « Mut zur Macht. Denken in Kontinenten » (Penser en continents), Jordis Von Lohausen, général et géopolitologue autrichien (1907-2002), est un ancien membre de l’Etat major du Maréchal Rommel, proche des patriotes anti-nazis du 20 juillet 1944. Il s’inscrit comme moi dans la suite des thèses géopolitiques de Jean Thiriart sur « l’Europe de Vladivostok à Dublin ». Il a écrit des pages élogieuses concernant le projet européen de Thiriart des Années 1960-75. Lohausen parle notamment de « l’Europe de Madrid à Vladivostok ». Dans l’exemplaire offert par Lohausen à Thiriart en 1983 (et qui m’a été légué avec sa bibliothèque en 1999) figure la dédicace suivante : « En respectueux hommage à un grand Européen ».
(2) Avec le concept de « Grande-Europe », nous concevons précisément la Russie et l’Union européenne comme les deux moitiés de la Grande-Europe, l’Europe-continent de Vladivostok à Reyjavik. Dans la ligne des travaux d’avant-garde de notre Ecole « euro-soviétique » de géopolitique dans les Années 1983-91.
Deux visions du futur de l’Europe se font face. La petite-europe croupion de Bruxelles, l’UE, la première des colonies yankee, soumise à Washington depuis plus de six décennies via l’OTAN. De l’autre, la constitution d’un ensemble géopolitique et géo-économique eurasiatique autour de Moscou. Le seul état européen véritablement indépendant et libre, car en géopolitique seule la dimension confère la puissance, et la puissance garantit la liberté. Demain Moscou sera le Piémont de la future Grande-Europe, la Quatrième Rome !
J’ai théorisé le concept géopolitique fondamental de « Seconde Europe » à propos de la Russie régénérée de Poutine dans notre revue francophone LA CAUSE DES PEUPLES (Bruxelles-Paris, n° 31), dès décembre 2006.
* Texte disponible sur le site du PCN-NCP, sous le titre
« Pourquoi nous combattons. Contre Washington, l’OTAN et la fausse « Europe » atlantiste de bruxelles : avec Moscou pour une autre Europe, grande et libre, de Vladivostok à Reykjavik ! » :
Sur http://www.pcn-ncp.com/why/pourquoi1.htm
Ce concept est une révision actualisée des thèses de notre « Ecole euro-soviétique » de géopolitique (1983-1992, d’où est aussi issu après 1991 le « néo-Eurasisme russe). En 1983, j’écrivais déjà dans la revue CONSCIENCE EUROPEENNE « La Russie c’est aussi l’Europe » … L’Europe ne se limite pas à l’Union européenne ! Ni même aux états qui lui sont maintenant associés, comme la Moldavie ou la Serbie. La Russie, qui a retrouvé son indépendance avec Vladimir Poutine est aussi l’Europe ! Une SECONDE EUROPE, une AUTRE EUROPE eurasiatique se dresse désormais à Moscou face à l’Europe atlantiste de Bruxelles.
Une seconde Europe, qui attire à elle plusieurs anciennes républiques soviétiques.
La Russie a en effet mis en place un processus agrégateur semblable à celui de l’Union Européenne, avec des unions autour des organismes transnationaux qui se constituent autour de Moscou : Communauté économique eurasiatique (CEEA : Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizie, Ouzbékistan, Russie et Tadjikistan), Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC de la Communauté des Etats indépendants, alliance militaire du type de l’Organisation du Traité de Varsovie), Organisation de coopération de Shanghai (OCS : Russie, Kazakhstan, Kirghizie, Chine, Tadjikistan et Ouzbékistan. Le Pakistan, l’Iran, l’Inde et la Mongolie y ont le statut d’observateur, la Chine et la Russie y jouent des rôles clés), Espace économique unifié (EEU : Russie, Biélorussie, Kazakhstan, Kirghizie et Tadjikistan).
Le puissant soleil noir de la Grande-Europe, celui de l’Etat continental et de l’Europe-puissance (ce que ne sera jamais l’UE !), se lève à l’Est ! Et c’est pourquoi nous écrivons depuis 40 ans « la Grande-Europe de Vladivostok à Reykjavik » …
(3) Cfr. PCN-TV / LONDRES : MANIF CONTRE LA GUERRE DE L’OTAN EN SYRIE,
sur https://www.syria-committees.org/pcn-tv-londres-manif-contre-la-guerre-de-lotan-en-syrie/
et
Luc MICHEL, FOCUS / L’OPINION EUROPEENNE BASCULE CONTRE LA SALE GUERRE DE L’OTAN CONTRE LA SYRIE
(4) Ce concept qui a été repris dans de très nombreux milieux influents, celui de l’axe Paris-Moscou ou Paris-Berlin-Moscou, a été développé pour la première fois – à partir de mes textes et éditos de fin 1992 et 1993 – à propos de THIRIART et du PCN dans un livre qui a été consacré en 1993 au NATIONALISME RADICAL EN FRANCE par Philippe HERTENS.
Le chapitre qui est consacré au PCN s’intitule « Paris-Moscou, les nationaux communistes » :
Cfr. Philippe HERTENS, « Paris-Moscou : Les nationaux communistes », in LE NATIONALISME RADICAL EN FRANCE, Ed. de Magrie, Paris, 1994
Le thème de l’axe Paris-Moscou a été popularisé pour la première fois hors de la presse du PCN dans ce livre. C’est un livre de 1993. Il a aussi été développé aussi par Henri DE GROSSOUVRE, mais dix ans après.
En 2006, avec le régime de Sarkozy et la réintégration militaire de la France dans l’OTAN, j’ai développé un nouveau concept, celui de « Seconde Europe », destiné à fournir une alternative au concept devenu obsolète d’ « Axe Paris-Moscou ». Cfr. NOTE 2 supra.
(5) Au début des Années 80, THIRIART fonde avec José QUADRADO COSTA et moi-même l’Ecole de géopolitique « euro-soviétique » où il prône une unification continentale de Vladivostok à Reykjavik sur le thème de « l’Empire euro-soviétique » et sur base de critères géopolitiques.
Théoricien de l’Europe unitaire, THIRIART a été largement étudié aux Etats-Unis, où des institutions universitaires comme le « Hoover Institute » ou l’ « Ambassador College » (Pasadena) disposent de fonds d’archives le concernant. Ce sont ses thèses antiaméricaines « retournées » que reprend largement BRZEZINSKI, définissant au bénéfice des USA ce que THIRIART concevait pour l’unité continentale eurasienne.
Sur l’Ecole de géopolitique euro-soviétique, cfr. :
* José CUADRADO COSTA, Luc MICHEL et Jean THIRIART, TEXTES EURO-SOVIETIQUES, Ed. MACHIAVEL, 2 vol. Charleroi, 1984 ;
Version russe : Жозе КУАДРАДО КОСТА, Люк МИШЕЛЬ и Жан ТИРИАР, ЕВРО-СОВЕТСКИЕ ТЕКСТЫ, Ed. MACHIAVEL, 2 vol., Charleroi, 1984.
Ce recueil de textes fut édité en langues française, néerlandaise, espagnole, italienne, anglaise et russe.
* Et : Жан ТИРИАР, « Евро-советская империя от Владивостока до Дублина », in ЗАВТРА ЛИ ТРЕТЬЯ МИРОВАЯ ВОЙНА ? КТО УГРОЖАЕТ МИРУ ?, n° spécial en langue russe de la revue CONSCIENCE EUROPEENNE, Charleroi, n° spécial, décembre 1984.
Sur les thèses géopolitiques de Jean Thiriart, Cfr. :
* Luc MICHEL, CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES DE JEAN THIRIART : LE THEORICIEN DE LA NOUVELLE ROME, Conférence donnée pour la première fois à Bruxelles le 19 septembre 2003, dans le cadre du CYCLE DE CONFERENCES « JEAN THIRIART : L’HOMME, LE MILITANT ET L’ŒUVRE », organisé par l’ « Institut d’Etudes Jean THIRIART » et l’ « Ecole des Cadres Jean THIRIART » (Départements de l’Asbl « Association Transnationale des Amis de Jean THIRIART »),
A consulter sur : http://www.pcn-ncp.com/Institut-Jean-THIRIART/cf/cf01.htm
(6) Sur le projet US du « Grand Moyen Orient », Cfr, :
Luc MICHEL, GEOPOLITIQUE / YEMEN : LE PROJET AMERICAIN DU « GRAND MOYEN-ORIENT » EN ACTION …
2e réédition sur http://www.lucmichel.net/2013/07/07/luc-michel-focus-geopolitique-yemen-le-projet-americain-du-grand-moyen-orient-en-action/
(7) Cfr. Luc MICHEL, L’AGRESSION AMERICANO-SIONISTE EST UNE GUERRE IDEOLOGIQUE CONTRE LE NATIONALISME ARABE : APRES BAGDAD, DAMAS ET TRIPOLI SONT EN LIGNE DE MIRE ! (2003)
Sur : http://www.pcn-ncp.com/editos/fr/ed-031007.htm
(8) Sur le concept fondamental de « Somalisation », Cfr. :
* Luc MICHEL / FOCUS / GEOPOLITIQUE : SOMALIE 2013, NOUVELLES DU LABORATOIRE DU NOUVEL ORDRE AMERICAIN EN AFRIQUE ET AU « GRAND MOYEN-ORIENT »,
* Luc MICHEL / FOCUS / GEOPOLITIQUE / SCENARIO SOMALIEN POUR LE YEMEN ?
http://www.lucmichel.net/2013/07/08/luc-michel-focus-geopolitique-scenario-somalien-pour-le-yemen/