# RADIO.LUCMICHEL/ INTERVIEW DE LUC MICHEL POUR PRESS TV DU 2022/ PENINSULE DE COREE: A QUI PROFITENT LES TENSIONS ?

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2022 11 07

Des sources médiatiques ont rapporté, vendredi 4 novembre, l’escalade des tensions dans la péninsule coréenne et le vol de nombreux avions de combat nord-coréens. Dans ce même sujet, l’agence de presse Yonhap a rapporté citant l’état-major général des forces armées sud-coréennes qu’environ 180 avions de combat nord-coréens ont été détectés par les systèmes radars sud-coréens.
Vers où se dirigent ces tensions ?
À quoi devrait-on s’attendre ?
Luc Michel, géopoliticien s’exprime sur le sujet.

APRES DES EXERCICES AMERICANO-SUD-COREENS, PYONGYANG MENACE D’UNE REPONSE « ECRASANTE »

Alors que les États-Unis et la Corée du Sud ont achevé l’opération « Vigilant Storm », les plus grandes manœuvres aériennes conjointes jamais menées entre les deux pays, la Corée du Nord, qui a tiré une série record de tirs de missiles ces derniers jours, a promis lundi une réponse « écrasante ». Une réponse « soutenue, ferme et écrasante ». La Corée du Nord a proféré de nouvelles menaces lundi 7 novembre en réponse aux exercices militaires conjoints américano-sud-coréens, après une série record de tirs de missiles ces derniers jours.

Ce nouvel avertissement de Pyongyang intervient en réponse à l’exercice « Vigilant Storm » (« Tempête Vigilante »), les plus grandes manœuvres aériennes conjointes jamais menées par Séoul et Washington. Dans un communiqué, l’état-major général de l’Armée populaire coréenne (APC) a affirmé que cette dernière continuerait « à répondre à tous les exercices de guerre anti-RPDC de l’ennemi par des mesures militaires pratiques soutenues, résolues et écrasantes », en utilisant un acronyme pour le nom officiel de la Corée du Nord, a rapporté l’agence officielle KCNA.

L’APC a notamment indiqué avoir lancé des missiles balistiques tactiques simulant des attaques contre des bases aériennes et s’être exercée à abattre des avions ennemis. Un missile balistique a été tiré pour tester « une ogive fonctionnelle spéciale paralysant le système de commandement des opérations de l’ennemi », a-t-elle fait savoir, sans donner davantage de détails sur cette arme. L’armée de l’air nord-coréenne a également mené une « opération de sortie de combat à grande échelle », impliquant 500 avions, selon la KCNA. Cette mobilisation a incité le Sud à déployer des avions de combat vendredi. Les images des opérations militaires nord-coréennes diffusées lundi par KCNA montrent des missiles tirés depuis divers endroits non divulgués, dont certains à partir de lanceurs mobiles.

Au cours de « Vigilant Storm », la Corée du Nord a tiré plusieurs dizaines de missiles balistiques en mer, dont l’un est tombé près des eaux territoriales du Sud. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a dénoncé une « invasion territoriale de fait ». La maîtrise du ciel, point faible de Pyongyang. Ces essais de missiles, qui se sont accompagnés de tirs de barrage d’artillerie, étaient une « réponse claire » aux exercices conjoints américano-sud-coréens, ajoute le communiqué nord-coréen. L’état-major a qualifié « Vigilant Storm » de « provocation destinée à faire monter intentionnellement la tension dans la région ». « Plus les provocations militaires de l’ennemi se poursuivront, plus l’Armée populaire de Corée les contrera de manière approfondie et impitoyable », menace encore le communiqué.

Des centaines d’avions de guerre américains et sud-coréens – dont de puissants bombardiers lourds B-1B – ont participé aux exercices « Vigilant Storm » du 31 octobre au 5 novembre. C’était la première fois que des B-1B se rendaient dans la péninsule coréenne depuis décembre 2017. Selon l’état-major sud-coréen, ces manœuvres étaient destinées à démontrer la « capacité et la préparation à répondre fermement à toute provocation de la Corée du Nord ».

Les exercices américano-sud-coréens suscitent depuis longtemps de vives réactions de la part de la Corée du Nord, qui les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire ou à une tentative de renversement de son régime. Selon les analystes, les manœuvres aériennes inquiètent particulièrement Pyongyang, car ses forces aériennes sont un des points les plus faibles de son armée, manquant à la fois d’avions technologiquement avancés et de pilotes expérimentés.

UN NOUVEL ESSAI NUCLEAIRE EN PREPARATION

Les détails des opérations menées par la Corée du Nord la semaine dernière indiquent l’importance qu’elle accorde à la destruction des bases aériennes du Sud, estime Cheong Seong-chang, chercheur à l’Institut Sejong. « La Corée du Nord considère qu’il est important de frapper et de neutraliser d’abord les bases aériennes, car sa puissance aérienne est faible », explique-t-il à l’AFP.

La Corée du Nord avait déjà, en septembre, révisé sa doctrine nucléaire pour s’autoriser à mener des frappes préventives en cas de menace existentielle contre le régime de Kim Jong-un. Si le « système de commandement et de contrôle [nucléaire de la Corée du Nord est] mis en danger par une attaque de forces hostiles, une frappe nucléaire sera lancée automatiquement et immédiatement », précise la nouvelle doctrine.

La Corée du Sud a entamé lundi son exercice militaire annuel simulé par ordinateur baptisé « Taegeuk », qui vise à améliorer sa capacité à répondre aux diverses menaces nord-coréennes, a rapporté l’agence de presse Yonhap. Séoul et Washington s’attendent à ce que Pyongyang effectue prochainement un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.

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