# RADIO.LUCMICHEL/ UKRAINE-ROSSYA-NOVOROSSIYA/ LUC MICHEL SUR RADIO ALGERIE DU 24 02 2022/ POURQUOI MOSCOU NE CRAINT PAS LES SANCTIONS ECONOMIQUES ?

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« Vladimir Poutine fait fi des sanctions », commente Le Temps (Genève, ce24 février) : « Imperméabiliser l’économie russe, couper la dépendance au dollar, constituer une réserve de guerre en or et en devises et enfin compter sur la Chine; c’est la stratégie de Moscou pour amortir le choc des mesures punitives occidentales. Le président russe Vladimir Poutine doit s’attendre à des sanctions occidentales plus douloureuses ».

VRAISEMBLABLEMENT, LA RUSSIE A BIEN ANTICIPÉ LES REPRÉSAILLES OCCIDENTALES.

Elle a appris à composer avec les sanctions qui la frappent depuis 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée. Les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) avaient alors imposé un train de mesures économiques restrictives et interdit de séjour sur leur territoire de nombreuses personnalités proches du Kremlin. Elle subit une nouvelle salve lancée mardi après la reconnaissance de l’indépendance des régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk. A présent, Washington et Bruxelles s’apprêtent à annoncer des sanctions encore plus lourdes suite à l’assaut militaire lancé par les troupes russes sur plusieurs localités en Ukraine. Selon Jonathan Hackenbroich, chercheur à l’European Council on Foreign Relations (ECFR, atlantiste), un centre d’analyses politiques et économiques basé à Berlin, Moscou a planifié son opération en Ukraine étape par étape, sachant que des sanctions occidentales allaient ponctuer ses actes. «D’une part, le président russe ne se soucie pas de leurs conséquences néfastes sur les populations, relève-t-il. D’autre part et sur le plan macroéconomique, il a pris des mesures pour imperméabiliser l’économie russe autant que possible de l’extérieur. Il accepte cet isolement aussi longtemps qu’il peut poursuivre son agenda pour redonner la grandeur de l’ancien empire soviétique à la Russie.» Selon Jonathan Hackenbroich, les Etats-Unis, l’UE mais aussi le Royaume-Uni pourraient geler les comptes des grandes banques russes et leur interdire toute transaction sur leur territoire. De même qu’ils pourraient bannir l’exportation de certains produits technologiques, notamment des puces, en Russie. Ce qui empêcherait les industries russes de produire des biens électroniques. Enfin, Washington et Bruxelles pourraient imposer des restrictions sur les activités de certains oligarques jugés proches de Kremlin. Le gouvernement de Vladimir Poutine a anticipé certaines de ces mesures financières. Dès lors, il a mené une politique de dedollarisation de l’économie russe. Objectif: réduire sa dépendance envers la devise américaine. «Depuis quelques années déjà, il a mis en place un système alternatif de paiement à l’intérieur du pays, qui contourne le système international de transfert d’argent Swift, dit le chercheur. Il y a de quoi inquiéter les Etats-Unis, qui craignent la marginalisation du roi dollar et le découplage de l’économie mondiale.»
Jonathan Hackenbroich relève que le Kremlin a insisté ces dernières années pour que les grands contrats internationaux soient libellés en euros ou en roubles dans le même but de réduire les liens avec la monnaie américaine. Moscou se vante même de cette stratégie surnommée «Forteresse Russie», qui vise à renforcer son autonomie financière. Selon le Wall Street Journal de jeudi, le pays détiendrait une réserve de guerre de 630 milliards de dollars, principalement en or et en devises étrangères, l’équivalent d’environ un tiers de l’ensemble de son produit intérieur brut. Une manne appelée à s’agrandir grâce à l’explosion des cours du pétrole et de gaz, principaux produits d’exportation russes.

LA RUSSIE COMPTE ÉGALEMENT SUR LA CHINE POUR AMORTIR LE CHOC DES SANCTIONS.

Outre les systèmes de paiement chinois et russe qui sont connectés, le marché chinois s’offre comme une alternative pour absorber les exportations russes, notamment de gaz et de pétrole, qui n’iraient pas en Europe. «Des contrats importants de livraison de gaz ont déjà été signés entre les deux régimes autocratiques, affirme Jonathan Hackenbroich. Lors de leur rencontre début février à Pékin, Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont d’ailleurs dits convaincus que le souffle de l’histoire est désormais en leur faveur.» Jonathan Hackenbroich relève que le Kremlin a insisté ces dernières années pour que les grands contrats internationaux soient libellés en euros ou en roubles dans le même but de réduire les liens avec la monnaie américaine. Moscou se vante même de cette stratégie surnommée «Forteresse Russie», qui vise à renforcer son autonomie financière. Selon le Wall Street Journal de jeudi, le pays détiendrait une réserve de guerre de 630 milliards de dollars, principalement en or et en devises étrangères, l’équivalent d’environ un tiers de l’ensemble de son produit intérieur brut. Une manne appelée à s’agrandir grâce à l’explosion des cours du pétrole et de gaz, principaux produits d’exportation russes. La Russie compte également sur la Chine pour amortir le choc des sanctions. Outre les systèmes de paiement chinois et russe qui sont connectés, le marché chinois s’offre comme une alternative pour absorber les exportations russes, notamment de gaz et de pétrole, qui n’iraient pas en Europe. «Des contrats importants de livraison de gaz ont déjà été signés entre les deux régimes autocratiques, affirme Jonathan Hackenbroich. Lors de leur rencontre début février à Pékin, Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont d’ailleurs dits convaincus que le souffle de l’histoire est désormais en leur faveur.»

Luc Michel, géopoliticien, s’exprime sur le sujet…

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