Par Fabrice BEAUR (Фабрис Бэор), 09.07.2018, 01h40, heure de Moscou/
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Ce compte-rendu militaire est court car l’actualité des combats est plus concentrée depuis les dernières victoires de l’Armée Arabe Syrienne (AAS) sur les groupes mafieux, djihadistes et terroristes.
Voilà donc de façon très rapide la situation militaire de ce début juillet 2018 en République Arabe Syrienne (RAS).
DAMAS
La capitale syrienne est totalement purgée de toutes les poches terroristes. La remise en marche des services vitaux (électricité, eau) et d’Etat (école, police, aides humanitaires, etc…) sont en cours et déjà en grande partie terminée.
EST ET NORD-EST SYRIEN
Dans le désert central, le groupe terroriste dit « Etat Islamique » (EI) tient encore tête à l’AAS. Acculé dans le désert, l’EI effectue ici et là des razzia afin de voler du matériel, des munitions et de la nourriture. Jusqu’à présent l’AAS se contente de tenir face aux « coups » des commandos de l’EI. Des renforts ont été acheminés afin d’éviter toute extension des daeshistes qui voulaient profiter de l’attention de l’AAS sur d’autres fronts. Leur temps est compté. Il n’y aura aucune relocalisation. C’est un combat à mort qui les attend.
Dans le nord-est, l’EI perd petit à petit du terrain face aux forces kurdes des YPG, du pseudo FDS, cache-sexe de l’intervention illégale de l’Armée nord-américaine sur le territoire de la RAS.
REGIONS D’IDLIB ET D’ALEP
Dans l’ensemble la situation est stable malgré les tentatives, ici et là, de quelques commandos islamistes de prendre des postes militaires de l’AAS.
Par contre, depuis plusieurs jours, à partir du territoire du nord-est de la région de Lattaquié, qui est constellée de « postes d’observation » de l’Armée turque, nous assistons à des vagues de tentative d’attaque par des drones armés de la base aérienne russe sur la côte de Lattaquié. Elles sont toutes contrées par la défense anti-aérienne russe mais cela démontre que la présence militaire turque ne stabilise en rien la situation, bien au contraire.
Ce qui démontre une fois de plus la politique ambiguë du pouvoir islamiste d’Erdogan qui n’est en rien un « vrai ami » de la Russie et qui ne changera pas « l’amitié » avec la Russie pour son alliance avec l’OTAN. Il n’y a que les idiots aveuglés par leur « opinion » (« moi, je pense … ») qu’ils confondent avec une analyse géopolitique sérieuse se basant sur une culture historique plus large que le commentaire bâclé d’une actualité déformée pour complaire à l’instant, qui peuvent affirmer le contraire. Une certaine forme de scolastique géopolitique n’est possible qu’avec du fond et non des sentiments et des ressentiments.
Cela étant dit, passons au gros du sujet.
FRONTIERE JORDANIENNE
C’est LE sujet, c’est LE front militaire du moment. Enfin, depuis plusieurs semaines déjà.
Plus à l’Est de cette région, une poche de l’EI semblait resurgir. Elle a été endiguée par l’AAS afin d’avoir les mains libres sur ce front Sud.
Après de semaines de négociations, le Centre de réconciliation sous le haut patronage de l’Armée russe a abouti à plusieurs accords qui ont permis une libération de nombreux villages et de nombreuses petites villes.
Et depuis une semaine nous assistons à des combats entre l’AAS et l’ASL et autres groupes djihadistes.
La conséquence de cela est la reprise de contrôle du passage frontalier de « Nassib Crossing » Ce dernier est vital pour l’économie syrienne. Car l’autoroute Damas, Amman (Jordanie) y passe. A l’heure actuelle, toute l’autoroute Damas-Amman est sous le contrôle de l’AAS. Ce n’est pas une petit victoire mais une victoire essentiel. Une victoire militaire, une victoire sécuritaire, une victoire humanitaire, une victoire économique qui aura un poids politique certains dans la suite des événements en Syrie et du jeu géopolitique qui s’y joue.
Maintenant, les combats se rapprochent de la ville de Daraa où se sont repliés les combattants djihadistes et autres refusant bien évidemment tout accord avec l’AAS. Il semble que l’on va assister dans les prochaines heures, dans les prochains jours à un encerclement totale de la ville.
PERSPECTIVES
La prise de Daraa sonnera comme la fin du gros des combats pour la libération de la frontière Sud.
Mais cela signifiera également le début des durs combats afin d’éliminer les groupes djihadistes et terroristes restant le long de la frontière avec la Golan occupé (par l’État sioniste d’Israël). Des risques de confrontation directe avec les soldats de Tel-Aviv sont très élevés.
Et il y a aussi l’autre problème qui est la petite poche de l’EI coincée dans le coin de la frontière jordano-syro-israélienne. Il est évident qu’il n’y aura aucune reddition. Les combats risques d’être très dur également.
Mais globalement, la purge du Sud de la Syrie n’est qu’une question de temps. Et aussi du soutien que Moscou donnera à Damas face à Tel-Aviv pour se confronter à elle du fait du soutien sans mystère de Tel-Aviv aux combattants islamistes ; et cela depuis des années.
Cette question devant être réglée avant le début de l’hiver.
L’AAS voulant aussi d’ici la fin de l’année régler son sort aux deux poches de l’EI dans le désert syrien.
A partir de ce moment-là, à part une surprise politique majeure, le jeu sera le suivant : l’AAS face à l’US Army et ses mercenaires près de la frontière irako-syrienne, dans tout le Nord et Nord-Est de la Syrie, l’AAS face à la Turquie et ses alliés de la pseudo ASL ainsi que Al-Qaïda en Syrie dans la région d’Idlib.
La période la plus délicate pour mettre un terme à ce conflit et le retour de la Syrie en Paix pour commencer la reconstruction d’un pays ravagé par la guerre importée par certaines puissances occidentales et les pays arabes du Golfe … Persique.
FB