Par Fabrice Beaur (Фабрис Бэор), 17.07.2017, 01h00, heure de Moscou/
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Après la victoire totale de l’Armée Arabe Syrienne (AAS) dans l’Est du Gouvernorat d’Alep en expulsant les terroristes du « Groupe Etat Islamique » (EI) il y a plusieurs semaines, les forces gouvernementales semblaient prendre une pause. Ce qui fut le cas pour une partie de ces combattants qui étaient sur le Front depuis des mois.
Mais la guerre n’étant pas terminée, cela fut un moment de repositionnement des troupes pour les opérations futures. Et aujourd’hui, nous pouvons vous donner des nouvelles des 5-6 principaux fronts qui retiennent toute l’attention de Damas et de ses alliés.
FRONT DE RAQQA
A l’heure de la rédaction de ce rapport, l’AAS a repris son offensive dans la gouvernorat de Raqqa. Elle a déjà libéré plusieurs exploitation de gaz au sud et à l’est de sa position initiale. L’AAS a également pris des positions un peu plus au nord en longeant les territoires sous contrôle des FDS kurdes, la piétailles de l’US Army dans le Nord de la Syrie.
L’objectif affirmée est de se diriger vers la ville d’As-Sukhnah au sud afin de la prendre sur plusieurs front puisque cette ville est sur l’autoroute Palmyre-Deir Ezzor et le dernier verrou vraiment sérieux jusqu’à la ville martyr de l’Euphrate. Mais il est tout à fait possible de voir l’AAS se diriger également vers l’Euphrate pour couper l’extension des FDS kurdes. La seule vrai question étant alors : est-ce que l’AAS a-t-elle les moyens militaires d’ouvrir un autres front sans remettre en question ses objectifs premiers ? Seul l’État-Major à Damas a la réponse.
FRONT HAMA-HOMS-EST
Nous sommes ici sur un des fronts le plus difficile. Pour l’EI, il est question de sa présence dans le centre de la Syrie et surtout d’un pont logistique stratégique pour son approvisionnement en arme. Les lignes de fronts ne sont pas hermétiquement fermées, il faut le savoir. Qui plus est, la situation géographique est en faveur de l’EI qui y est positionné depuis plus de deux ans déjà. Les combats se font donc colline par colline. Et cette zone de front est la variable ajustable des repositionnements de troupes ici et là en Syrie selon les nécessités du moment. Donc, malgré une présence militaire massive les corps militaires sur le terrain vont et vient depuis plus d’un mois. Cela nuit en partie aux opérations. Mais ne doutons pas de l’importance de ce Front dont la chute signifiera un raccourcissement drastique des lignes de front et donc une mise à disposition de milliers de soldats pour les autres théâtres d’opération.
FRONT DE PALMYRE
C’est le Front le plus connu pour ceux qui n’ont pas en tête une carte géographique précise de la Syrie. Ce front était quelque peu en sommeil non pas du fait d’un abandon de priorité pour Damas mais du fait qu’il fallait sécuriser tout son flanc Sud. Et c’est ce qui fut fait par un blitz phénoménal il y a déjà près de deux mois si ma mémoire temporelle est bonne.
Aujourd’hui, nous assistons à des bombardements incessants de la part de l’aviation syrienne et russe sur ce front afin de dégager la route pour l’offensive en direction de la ville stratégique d’As-Sukhnah dont je vous ai parlée ci-avant (Front de Raqua).
D’ailleurs à cette heure, la pointe des positions de l’AAS se trouve à 15 km de la dite ville. La prise de cette ville permettra non seulement d’ouvrir la voie pour faire la jonction jusqu’à la ville héroïque de Deir Ezzor mais également de couper la logistique de l’EI pour ses troupes dans le centre de la Syrie, le Front de Hama-Home-Est comme indiqué précédemment. La prise d’As-Sukhnah sera très certainement une des deux dernières grande bataille pour la fin de l’EI en Syrie. La bataille cruciale finale sera très certainement Deir Ezzor.
FRONT FRONTIERE IRAK-EUPHRATE
Après avoir surpris les troupes américaines et ses mercenaires en les contournant pour atteindre plus au nord la frontière irako-syrienne, les troupes de l’AAS et de ses alliés remontent position après position le long de la frontière en question.Leur objectif étant une station de pompage nommé T2.
L’objectif immédiat n’est pas tant d’arriver sur les rives de l’Euphrate, bien que cela la finalité, mais de fournir une sécurisation de toute la zone sud le long de l’autoroute Palmyre Deir Ezzor pour l’offensive qui s’annonce.
FRONT D’AL-AWEIDA (frontière jordano-irakienne)
Ici, nous sommes sur la frontière jordano-syrienne contrôlée jusqu’à présent par les USA et les Britanniques. Ces derniers jours ont vu un retournement de la situation avec une offensive éclaire de l’AAS qui a libéré des milliers de Km2 et encerclé ou presque une poche de mercenaires de yankeeland.
Il ne fait pas de doute qu’encore plus de points sur la frontière jordanienne et son arrière-pays seront repris dans les jours et semaines qui viennent. La question qui reste étant le passage de la frontière irako-syrienne d’At-Tanaf qui est sous contrôle direct des soldats US. La présence US était jusqu’à présent justifié par le combat contre l’EI. Mais aujourd’hui cette « poche » n’est plus en contact avec l’EI du fait que c’est l’AAS qui est tout autour et qui elle combat l’EI ce que n’a jamais fait ces mêmes forces pendant plusieurs mois.
Comme je l’indiquais dans mes précédents compte-rendus de situation militaire, nous assistons à une accélération des opérations militaires. En effet, la victoire sur telle ou telle « poche » en Syrie permet à chaque fois de libérer des centaines voir des milliers de soldats pour d’autres fronts. Les rapports de force qui s’accentuent en faveur des forces gouvernementales, les bombardements de l’aviation syrienne et russe depuis des mois, tout cela commence à porter des fruits.
Aujourd’hui, l’intervention de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais a permis de retourner complètement la situation militaire d’une défaite annoncée, il y a deux ans, en une victoire certaine. Quand hier, nous avions le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie, les USA, d’autres pays de l’OTAN et Israël comme meneurs de jeu dans la guerre en Syrie, aujourd’hui, nous avons aux commandes Damas, Moscou et Téhéran. Et cela de manière indiscutable et indiscutée.
A l’heure où j’écris ce compte-rendu, la situation militaire est plus que favorable au gouvernement syrien. Non seulement, ses forces armées sont donc en train de reprendre possession du centre de la Syrie (face à l’EI) mais également le Sud syrien frontalier avec la Jordanie et l’Irak (face aux mercenaires des USA). Ce sont des milliers de km² que Damas recouvre.
Est-ce à dire que la guerre est bientôt terminée en Syrie ? Il ne semble pas en être question bien malheureusement. Car dans la nouvelle équation qui se dessine, il y a le perturbateur de toujours : les Etats-Unis. Et Washington parie sur un Kurdistan syrien indépendant pour faire perdurer ce conflit ce qui est toujours son plan B quand il ne peut pas prendre le contrôle d’un pays. Une ligne rouge pour Ankara qui ne pourra qu’y riposter. Et là encore les alliances pourront encore évoluer dans de nouvelles confrontations. Sans oublier l’entité sioniste qui enrage de voir Bashar al-Assad reprendre du poil de la bête et de l’emporter dans l’avenir.
Le Proche-Orient est une région compliquée car complexe. Et bien chanceux qui pourra dire comment les choses vont évoluer dans les mois et les années à venir.
Mais une chose est certaine : nous avons devant nous une bataille stratégique pour l’AAS : Deir Ezzor. La libération de la ville martyr de Deir Ezzor et de ses combattants assiégés héroïques signera la mort de l’EI.
Et avec la mort du « calife » de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi, par un raid de l’aviation russe, la libération de Deir Ezzor clôturera le règne des adorateurs de la mort sur la Syrie.
Vive l’Armée Arabe Syrienne !
Vive la Russie et l’Iran !
Vive le Hezbollah !
Vive Bashar al-Assad !
Vive la République Arabe Syrienne !
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