# SYRIA COMMITTEES / BLITZ KRIEG DE L’ARMEE ARABE SYRIENNE DANS LE NORD DE HAMA (COMPTE-RENDU DE LA SITUATION MILITAIRE DU 09 JANVIER 2018)

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SYRIA COMMITTEES /
BLITZ KRIEG DE L’ARMEE ARABE SYRIENNE DANS LE NORD DE HAMA
(COMPTE-RENDU DE LA SITUATION MILITAIRE DU 09 JANVIER 2018)
Par Fabrice Beaur (Фабрис Бэор), 09.01.2018, 21h00, heure de Moscou/
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Dans mon compte-rendu de la situation militaire de la guerre contre le terrorisme en Syrie de dimanche soir, je vous informais particulièrement de la situation sur le Front de Hama-Nord.
Après que l’Armée Arabe Syrienne (AAS) aient réussi à percer les lignes de défense des groupes terroristes de la région, leur avancée est de plus en plus rapide.
En 48 heures, après la prise du village stratégique de Sinjar, nous aurions pu croire que l’AAS aurait temporisé afin de fortifier cette ville dans l’attente d’une contre-offensive des djihadistes. Mais à la vue du développement de ces derniers jours, nous devons comprendre que le camp islamiste est totalement débordé et qu’il soit incapable de lancer rapidement une contre-offensive.
Bien que nous ayons confirmation que des renforts de plusieurs groupes armés sont en cours d’acheminement sur cette partie du Front, il semble que cela n’effraie aucunement l’AAS qui profite de la débandade pour atteindre le plus rapidement possible l’objectif de cette offensive : le prise de la ville (et de son aéroport) d’Abu Ad-Douhour.
A l’heure actuelle et selon les dernières informations confirmées, les « Forces Tigres » sont à moins de huit (8) kilomètres d’Abu Ad-Douhour, une des bases principales de commandement et de logistique d’Al-Qaïda en Syrie.
Maintenant se pose la question du choix des terroristes : défendre à tout prix leur base ou bien contenir temporairement les forces d’élites de l’AAS pour se retirer dans l’ordre. La bataille pour la prise de la ville risque d’être sanglante si Al-Qaïda décide de tenir coûte que coûte la ville. Il faut comprendre que la perte de la ville permettra à l’AAS de couper la poche d’Idlib en deux, en encerclant tout l’Est de la région où se trouvent encore des milliers de terroristes armées.

ANTICIPATION

A partir de là, nous pouvons imaginer plusieurs scénario.

Premier scénario
L’AAS prend le contrôle d’Abu Ad-Douhour. Les forces gouvernementales et ses alliés lance une offensive ciblée dans le Sud d’Alep afin de faire la jonction avec les « Forces Tigres ». Il n’y aurait alors qu’environ vingt (20) kilomètres de distance.
Résultat : tout l’Est de la poche d’Idlib est coupée du reste des forces des groupes djihadistes et islamistes. L’AAS réorientera alors son offensive afin d’éliminer cette poche et au passage détruire ou faire prisonniers des centaines ou des milliers de « combattants » des groupes armées terroristes. La réussite de cette opération permettra de réduire considérablement le front, de repositionner plus de forces pour la suite des opérations. Mais l’essentiel, ce sera la réouverture d’une autoroute vers Alep et donc d’améliorer l’approvisionnement de la ville. Et cela dans une sécurité bien meilleure.

Deuxième scénario
L’AAS se trouve confronté à une résistance acharnée de la part des groupes terroristes. Le but de ces derniers étant de permettre l’exfiltration de tous ces « combattants » de l’Est d’Idlib avant leur encerclement. Une fois cela fait, les terroristes se repositionneront plus à l’ouest de la ville pour tenir une nouvelle ligne de défense avec les forces ayant réussi à s’échapper avant d’être encerclées.
Résultat : Al-Qaïda et ses complices des autres groupes extrémistes perdent près de 40 % de leur territoire. Et au passage un nombre incalculable en matériels et en hommes.

Troisième scénario
L’AAS ne réussit pas à prendre la ville d’Abu Ad-Douhour. Les djihadistes profitent de ce stop à l’offensive de l’AAS pour lancer une contre-offensive sur les flancs de l’avancée gouvernementale. L’AAS est obligée de repositionner ses forces pour y faire face. Les terroristes ont le temps de positionner leurs renforts sur Abu Ad-Douhour. La dynamique des « Forces Tigres » est brisée.

A prendre en compte
Mais quel que soit le scénario qui va se réaliser, il reste une autre question, un autre problème : le groupe terroriste dit « Etat Islamique » (EI). Car depuis la fin de leur présence dans le centre désertique de la Syrie, une partie de ses « combattants » avaient réussi à migrer dans la région d’Idlib contrôlée par Al-Qaïda. Et depuis, l’EI et Al-Qaïda se combattent sans aucune pitié.
Actuellement, profitant de la débandade d’Al-Qaïda face à l’AAS, l’EI a repris son offensive contre ses frères-ennemis. Et en moins d’une semaine, l’EI vient de presque doubler le territoire qu’il contrôle dans la région d’Idlib. Il semble même que l’EI voyant les choses tourner défavorablement pour Al-Qaïda et comprenant très bien le risque d’être également encerclé lui aussi, qu’il fasse son maximum afin de se diriger vers le Nord afin de pouvoir s’échapper et se déverser dans le reste d’Idlib. Nous allons donc voir non seulement des combats de l’AAS contre Al-Qaïda et ses alliés mais aussi des combats entre djihadistes et des combats de l’AAS contre l’EI.

Dans tous les cas, l’AAS vient aussi de reprendre son offensive sur la partie de Kanasser, un point fort de sa défense de la route d’approvisionnement, à l’Est de la zone encore sous contrôle des « rebelles ». Et on termine le banc avec l’AAS qui vient finalement de prendre le contrôle de la ville d’Ar Rahajan qui bloquait jusqu’ici l’avancée de l’AAS dans la partie sud-est extrême de la poche d’Idlib.

ERDOGAN, LE RETOUR

Il semble donc que les groupes terroristes perdent du terrain partout. Et c’est à ce moment-là qu’Erdogan commence à jouer sa partie.
Il vient d’annoncer officiellement que son objectif est de prendre le contrôle du canton d’Afrin (nord-nord-ouest de la Syrie) actuellement sous le contrôle des YPG kurdes, considérées par Ankara comme une émanation du PKK turc, organisation listée comme terroriste par la Turquie et de nombreux pays occidentaux. L’objectif étant de relier la poche « rebelle » du Nord d’Alep sous le contrôle de l’Armée turque avec le reste de la poche d’Idlib qu’Ankara considère comme SA zone d’influence.
Mais il a surtout convoqué ce mardi soir les ambassadeurs iranien et russe afin de protester contre l’avancée de l’AAS dans le gouvernorat d’Idlib. Selon Erdogan, les victoires de l’AAS contre les forces terroristes vont à l’encontre de l’accord de désescalade pour la région d’Idlib. L’apprenti dictateur du Bosphore oublie que cet accord stipulait qu’il est valable pour tous les groupes non extrémistes et qui l’acceptaient même tacitement. Mais qu’en aucune manière il ne pouvait s’appliquer aux groupes terroristes djihadistes comme Al-Qaïda et autres extrémistes islamistes qui de toute façon n’ont jamais reconnu cet accord de désescalade.
Que la déclaration d’Erdogan soit là pour ne pas perde la face avec certains groupes avec lesquels il travaille ou bien qu’il pense pouvoir décider des opérations militaires dans le Nord dans la région ne change en rien à que j’avance depuis toujours : le retournement de veste de l’AKP au pouvoir à Ankara n’est point un aggiornamento à sa politique vis-à-vis de la Syrie mais un simple ajustement tactique afin de conserver une marge de manœuvre sur le dossier syrien en se plaçant à côté des vainqueurs du conflit en Syrie.
Des obligations économiques et la pression du « Bazar » ont permis de retisser des liens avec la Russie et même avec le frère ennemi iranien. C’est une bonne chose à court et moyen terme. Mais je doute fort que l’on puisse trouver une solution de Paix pour la Syrie avec le respect de son unité et de sa souveraineté avec un président irrationnel dirigeant une Turquie sans boussole.

CONCLUSION

L’AAS n’a que faire des déclarations d’un chef d’Etat étranger qui jusqu’à peu soutenait l’EI en laissant la frontière de son pays ouverte à tous les trafics et qui jusqu’à présent soutient des groupes islamistes que son pays forme, paie et entraîne officiellement.
L’AAS et ses « Forces Tigres » continuent leurs offensives sur la ville d’Abu Ad-Douhour et son aéroport. La libération de la Syrie de tous les groupes terroristes qu’ils soient ennemis ou amis d’Ankara, de Ryad ou d’Abu Dabi et de je ne sais qui encore reste l’objectif de la guerre anti-terroriste de la République Arabe Syrienne, du Parti Ba’ath, de son Président Bashar Al-Assad et du peuple syrien !

FB

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