Luc MICHEL pour Syria Committees /
avec PCN-SPO – AFP – RIA Novosti / 19/07/2012 /
La Communauté internationale ne se réduit pas aux USA et à leurs colonies de l’OTAN. Même si l’Occident atlantiste occupe une position dominante à l’ONU et utilise celle-ci comme un instrument de domination impérialiste.
La position russo-chinoise est soutenue par la puissante alliance politico-militaire du « Groupe de Shanghai » (1), qui regroupe la Russie, la Chine et quatre ex-républiques soviétiques, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan.
Ainsi que par l’ALBA latino-américaine (2) – l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique qui regroupe Bolivie, Cuba, Equateur, Nicaragua et Venezuela -, et plusieurs pays des BRICS. l’ALBA considère que le projet de résolution présenté par les Etats Unis, avec l’appui des pays européens, a « l’intention de répéter en Syrie le même mécanisme d’ingérence appliqué en Libye ».
Sur 15 pays membres du Conseil de Sécurité (cinq seulement y ayant le droit de Veto, dans une UNO inégalitaire, les vainqueurs de 1945) la résolution a recueilli 11 voix pour, 2 contre et 2 abstentions.
La Russie et la Chine ont opposé leur veto ce jeudi au Conseil de sécurité de l’ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions. Il s’agit du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l’ONU pour faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a 16 mois. Les deux premiers datent d’octobre 2011 et de février 2012. Sur 15 pays membres, la résolution a recueilli 11 voix pour, 2 contre et 2 abstentions.
L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine s’est défendu en expliquant que le projet occidental « ouvrait la voie » à une intervention militaire. Le récent dossier libyen démontrant à suffisance ce que l’Occident fait d’une résolution pour en forcer le sens et la transformer en plate-forme pour une agression militaire.
L’ambassadeur chinois Li Baodong a accusé Européens et Américains d’avoir voulu forcer la main à Pékin par une « démarche rigide et arrogante » et de vouloir « faire pression sur un des camps seulement ».
Les Britanniques ont étalé leur criminel cynisme habituel. « Le Royaume-Uni est consterné par le veto de la Russie et de la Chine » (sic), a déclaré l’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant – dont les forces spéciales et les services secrets MI6 et MI5 encadrent le terrorisme islamiste, depuis « Londonistan », et pas seulement en Syrie ou en Libye – , accusant sans vergogne les deux pays de « mettre leurs intérêts nationaux avant la vie de millions de Syriens » (resic).
Ce nouveau blocage des projets impérialistes des USA et de l’OTAN à l’ONU intervient alors que les combats font rage dans la capitale syrienne entre les gangs terroristes de la pseudo ASL, ceux que les medias de l’OTAN qualifient maintenant « d’opposition armée » et l’Armée syrienne.
Le projet de résolution occidental, déposé par la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni, brandissait la menace de sanctions économiques contre Damas si les forces syriennes ne « cessaient pas d’utiliser leurs armes lourdes contre l’opposition dans les dix jours » (resic).
Il prolongeait aussi pour 45 jours la mission des 300 observateurs de l’ONU en Syrie (Misnus), déployés depuis mi-avril mais qui ont suspendu leurs activités en juin en raison de la poursuite des combats. Le Conseil doit encore prendre une décision sur le sort de la Misnus avant vendredi soir, date à laquelle expire le mandat de 90 jours de la mission.
LM
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(1) LE « GROUPE DE SHANGHAI », AVEC LA CHINE ET LA RUSSIE, FAIT REMPART AUTOUR DE LA SYRIE !
(2) L’ALBA a réitèré sa solidarité avec la Syrie ce 1er juin 2012, confirmant sa position exprimée en février 2012.
Les gouvernements de Bolivie, Cuba, Equateur, Nicaragua et Venezuela, pays membres de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), rejettent, par ce communiqué, le projet de Résolution présenté par les Etats-Unis sur la Syrie au Conseil des Droits Humains de l’ONU. Les nations expriment leur préoccupation « pour la perte de vies innocentes dans n’importe quelle partie du monde, et condamnent énergiquement l’assassinat de plus de 100 personnes (à Houla), dont une majorité de femmes et d’enfants et invitent à ouvrir une « enquête exhaustive sur ces crimes et exigent que leurs auteurs soient traduits en justice ».
Elles réitèrent la nécessité de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’auto-détermination du peuple syrien, et elles soulignent le programme de réformes engagé par le gouvernement de cette nation et sa disposition à mettre en pratique le Plan de Paix proposé par l’ex-secrétaire général de l’ONU, le ghanéen Koffi Annan.
Le ministre conseiller de la Représentation Permanente du Venezuela auprès des Organismes Spécialiés de l’ONU à Genève, Félix Pena, a exprimé que les pays de l’ALBA considèrent que le projet de résolution présenté par les Etats Unis, avec l’appui des pays européens, a « l’intention de répéter en Syrie le même mécanisme d’ingérence appliqué en Libye ». Il a affirmé que « le projet de résolution reflète les prétentions d’ingérence dans les affaires intérieurs de la Syrie, sans contribuer au dialogue ni à la recherche de la paix.
Les nations de l’ALBA n’acceptent pas que « la soi-disant protection de vies humaines soit le prétexte d’une intervention étrangère . Nous faisons un appel urgent à la cessation immédiate de la violence par toutes les parties en Syrie ».
« Nous réitérons notre solidarité avec le Gouvernement et le peuple syrien dans la difficile situation qu’ils traversent. Nous sommes préoccupés de voir se répéter les mêmes procédés d’ingérence appliqués par des puissances étrangères en Libye », souligne Pena.