Par Fabrice BEAUR pour Syria Committees / 25.11.2019, 16h00, heure de Moscou /
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Je reprends cette semaine mes comptes-rendus de la situation militaire sur le front anti-terroriste en Syrie. Depuis ma dernière publication, il s’est passé beaucoup de choses. Résumons !
L’AGRESSEUR TURC SE TRANSFORME EN OCCUPANT
Tout d’abord, il nous faut parler du nouveau jeu de la Turquie d’Erdogan en Syrie.
Après la défaite infligée par l’Armée Arabe Syrienne (AAS) aux terroristes qu’elle protégeait (et protège encore) dans le Sud d’Idlib – lors de la dorénavant célèbre bataille de Khan Shaykhun – Erdogan cherchait un moyen de revenir sur le devant de la scène. Se basant sur le vieux conflit entre les indépendantistes kurdes du PKK (Turquie) et l’État turc, Erdogan a relancé une campagne militaire en Syrie visant les YPG (*).
Pour ce faire, il a assemblé des mercenaires et autres terroristes de différents groupes (dont le recyclage de nombreux combattants de Daesh et d’Al-Qaïda et bien évidemment des Frères musulmans. Charité bien ordonnée commençant par soi-même n’est-ce pas !). La nouvelle couche de peinture de ces criminels terroristes porte le nom d’ « Armée Nationale Syrienne » (ANS).
L’objectif officiel d’Ankara est de « nettoyer la zone frontalière des terroristes » et de la transformer en « zone de sécurité pour le retour des réfugiés ». En clair, prendre le contrôle de tout le Nord de la Syrie pour relocaliser ses mercenaires et autres terroristes et leurs familles. Le double effet kisscool étant ET de débarrasser le territoire turc de la présence risquée de ces chairs à canon du néo-ottomanisme ET de pratiquer une épuration ethnique de sa zone frontalière en expulsant toutes les populations kurdes et autres « non-islamistes ».
Ainsi, après le retrait yankee (partiel) des zones frontalières, les YPG abandonnés à leur sort ont subi l’offensive de cette ANS épaulée sur le terrain par l’Armée turque directement impliquée. Les YPG se sont alors tournés vers le gouvernement de la République Arabe Syrienne via les Russes qui ont fait fonction de facilitateur de négociation. Résultat : l’AAS est entrée dans la zone jusque-là sous contrôle des YPG ainsi que quelques militaires russes (rôle de supervision essentiellement, pas de combat à proprement parlé).
Plusieurs zones frontalières sont revenues sous le contrôle de Damas. A l’Ouest et à l’Est du « territoire YPG ». Reste la zone frontalière centrale qui est sous le contrôle de l’Armée turque et de ses mercenaires islamo-djihadistes. Et malgré un pseudo « cessez-le-feu » les combats continuent sur les saillants sud-est et sud-oust de cette tumeur terroriste. L’AAS participe aux combats avec les YPG et autres milices tribales locales.
Certains reprochent à la Russie de ne rien faire dans ces combats. C’est vite oublier que c’est grâce à la Russie que la négociation avec Damas a pu avoir lieu (YPG-Damas) et que l’AAS est venue en renfort pour prendre possession de plusieurs parties de la frontière à la place des troupes d’Erdogan. Et l’accord entre la Russie et la Turquie a ainsi permis de limiter les appétits d’Erdogan sur le Nord de la Syrie. Alors maintenant entendre certains provocateurs kurdes, qui hier jactaient du haut de leurs humvies made in yankeeland, que la Russie n’est pas fiable démontre qu’un traire restera toujours un traître. Les paroles du Président Bachar al-Assad sur le sujet peu avant l’intervention de l’AAS dans la région est très juste. La Russie n’est pas en Russie pour se battre à la place des Syriens. Elle est là pour aider le gouvernement syrien à retrouver sa souveraineté sur l’intégralité de son territoire. Elle le fait fort bien depuis 2015. Et elle le fera jusqu’à la victoire finale. Que ces traîtres à la Syrie ne s’attendent pas à voir la Russie se battre pour eux alors qu’ils sont encore des pions à la solde de l’US Army, armée d’occupation au même titre que l’Armée turque. Ils devraient déjà dire merci à l’AAS de se battre avec eux. Damas agit dans l’intérêt national, ce qui semble être un concept étranger à certains YPG.
IDLIB : REPRISE DE L’OFFENSIVE DE L’ARMEE ARABE SYRIENNE
Après la bataille de Khan Shaykhun, la nécessité de sécuriser les dernières zones reconquises face aux terroristes et le jeu diplomatique a fait que l’AAS a stoppé alors son offensive.
Ces derniers jours, nous avons vu l’augmentation des bombardements de l’aviation ET syrienne ET russe sur la partie sud de la région d’Idlib, fief d’Al-Qaïda en Syrie et autres groupes islamo-banditistes du même genre.
Depuis ces derniers jours, la 25e Force des Missions Spéciales (anciennement les « Forces Tigre ») est entrée dans la bataille. Et sur la partie sud-ouest de cette tumeur djihadiste, nous avons assisté la nuit dernière (dimanche 24 novembre au soir/nuit) à la prise de contrôle de trois villages. Actuellement, les vaillants Tigres (je ne peux m’empêcher de les appeler comme avant) poursuivent les combats pour libérer la ville voisine d’Al-Farjah.
CONCLUSION
Le village fortifié de Kabani dans les montagnes du nord-est de la région de Lattaquié est toujours entre les mains des djihadistes. Sa position rend très difficile sa prise de contrôle. C’est pourtant une des clefs dont la conquête permettra de reprendre l’offensive massivement sur cette partie du front. Ce pourquoi après tant d’attente, nous assistons au retour à l’offensive de l’AAS, mais de l’autre côté.
Beaucoup de questions restent encore en suspension quant aux objectifs de l’AAS ici et là. Nous ne sommes pas dans les secrets d’Etat-major. Une chose est certaine par contre, c’est l’engagement russe auprès de l’AAS. Les bateaux russes continuent d’arriver dans les ports syriens avec des munitions et du matériel lourd (transports de troupes blindés, tanks, etc …) pour participer à l’offensive qui vient donc de débuter dans le Sud d’Idlib.
Nous l’avons toujours dit : il n’y a de solution que militaire face au terrorisme. Les négociations ne sont là que pour permettre de réintégrer dans la nation syrienne les quelques égarés sincères qui par naïveté ont cru aux sirènes islamistes et au soutien « occidental ».
Il est temps d’éliminer les dernières poches djihadistes.
Il est temps de faire payer ces terroristes étrangers.
Il est temps que la Paix revienne sur la Syrie !
Une Paix syrienne ! Et non la Pax Americana qui n’est que guerres et chaos sans fin.
Vive l’Armée Arabe Syrienne !
Vive Bachar al-Assad !
Vive la République Arabe Syrienne !
FB
(*) Les YPG sont une milice des Syriens d’origine kurde qui présent dans le Nord et Nord-Est de la Syrien ont participé sous commandement américain à la guerre (bien tardive) contre le feu soi-disant « État Islamique » (EI). Pour rester dans la nuance nécessaire au complexe jeu des alliances au sein du monde kurde, nous pouvons dire que les YPG sont idéologiquement très proche du PKK.
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