Par Fabrice Beaur (Фабрис Бэор), 19.09.2017, 13h30, heure de Moscou/
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OFFENSIVE D’AL-QAÏDA AU NORD DE HAMA
Les djihadistes du groupe « Hay’at Tahrir Al-Sham (HTS) » (en réalité Al-Qaïda en Syrie après deux changement de dénomination pour aider les pays occidentaux à mieux brouiller les pistes dans leur soutient au terrorisme et à la guerre qu’ils mènent contre l’État syrien) viennent de lancer une offensive sur la ligne de Front du Nord de Hama.
L’Armée Arabe Syrienne (AAS) s’y attendait et avait envoyé dans la région plusieurs unités. Nous avons pu voir par exemple une colonne de l’Unité « Quwat Rijaal al-Bustan » qui est une composante du Service de Renseignement de l’Armée de l’Air syrienne, un des piliers du « régime » comme on dirait dans la propagande occidentale.
La situation actuelle est la suivante :
L’offensive s’étale sur une vingtaine de kilomètres sur toute la ligne de front. La ville de Ma’an semble être un des objectifs des terroristes. Au nord de la zone les aviations syrienne et russe bombardent depuis ce matin les concentrations du groupe djihadiste. Sur la partie Est de la ligne de front, l’AAS a repoussé avec force jusqu’à présent les attaquants. Au centre de l’offensive, l’AAS s’est par contre retirée de deux/trois villages.
POURQUOI UNE OFFENSIVE MAINTENANT ?
Ce qu’il faut comprendre est très simple :
– Al-Qaïda sous son appellation de HTS a ces dernières semaines engagé un bras de fer allant jusqu’à des combats meurtriers avec tous les groupes de la région d’Iblib afin qu’ils se soumettent à son autorité. Cette action avait comme but d’obtenir un front unique non seulement face à l’AAS mais aussi face aux forces turques dont l’intervention dans la région planait de plus en plus. Et le HTS a réussi en grande partie à tenir cet objectif. Peu par adhésion. Plus par les combats.
– Aujourd’hui, la menace d’une intervention turque n’étant plus une possibilité mais une réalité prochaine (dans quelques jours ou semaines au plus tard) suite à l’accord d’instauration d’une zone de désescalade dans la région d’Idlib précisément, le HTS veut obliger les groupes encore récalcitrants à se joindre à lui. Et cela d’une manière très simple : en attaquant les forces gouvernementales syriennes. Les terroristes espèrent profiter de la totale mobilisation de l’AAS sur le Front de Deir Ezzor pour obtenir une percé et ainsi redorer leur blason pour permettre le ralliement des autres groupes tant souhaité. Et dans ce cadre, une intervention turque serait alors perçue comme un coup de couteau dans le dos de la « rébellion anti-Assad » et ne pourrait alors se prévaloir du soutien de quelques groupes terroristes que ce soit dans la région.
– C’est vite oublier que ces mêmes groupes concurrents du HTS attendent justement l’Armée turque pour régler leur compte avec le HTS. C’est un secret de polichinelle que la Turquie a passé un accord avec certains groupes islamistes d’Idlib pour favoriser son offensive en territoire syrien.
– Cette offensive du HTS-Al Qaïda est donc vouée selon moi à l’échec à moyen terme même si les combats actuels sont très durs et absolument pas de simples accrochages. Tout va dépendre et de la réserve militaire disponible du côté gouvernemental et de la date d’intervention de l’Armée turque qui est je le rappelle prévu par le derniers round d’Astana qui prévoit le déploiement de « Forces d’interpositions » turques, russes et iraniennes semble-t-il.
– J’ajoute un bémol à cette prévision du fait que les islamistes du « Parti islamique du Turkestan » (ouïghours chinois essentiellement) ont rejoints le HTS dans l’offensive en cours. A suivre !
GOLAN OCCUPE
Dans le sud de la Syrie, l’AAS se prépare aussi aux nouvelles provocations de l’État sioniste et de ses mercenaires terroristes qu’il soutient ouvertement et que seul les presstitutes occidentaux ne voient pas.
C’est face à cette situation tendue que l’AAS a renforcé cette parti du Front face au terres du Golan occupé.
REOUVERTURE DE L’AEROPORT DE DEIR EZZOR
L’AAS a dégagé ces derniers jours plusieurs zones importantes autour de l’aéroport de Deir Ezzor. Ce pourquoi, hier deux avions de transports ont atterri pour la première fois depuis plus de 3 ans
Cela va faciliter la logistique de l’aide humanitaire tout comme celle de l’AAS.
Nous n’avons pas encore d’informations précises à l’heure actuelle mais il est certain que les hélicoptères de combats vont être les premiers à venir s’installer. Cela permettra à l’AAS d’appuyer plus massivement ses troupes au sol.
L’ARMEE ARABE SYRIENNE A FRANCHI L’EUPHRATE
J’en avais eu confirmation officieuse depuis quelques jours. Et je vous en avais fait part dans un précédent compte-rendu de la situation militaire sur le Front de Deir Ezzor.
Depuis hier, c’est tout officiel : l’AAS a franchi l’Euphrate et se trouve donc dorénavant sur la rive Est du fleuve.
La situation est donc la suivante :
– L’AAS a pris position dans trois villages et concentre ses combats sur la (petite) ville de Khasham … qui a la particularité d’être sur l’autoroute en direction de la frontière irakienne.
– Les combats avec le Groupe terroriste « Etat Islamique » (EI) sont très violents. Véhicules suicides et toute la panoplie du parfait djihadiste.
– L’AAS est donc au maximum à environ 5/6 kilomètres des FDS-YPG kurdes (le nom du PKK « turc » en Syrie).
– Les FDS-YPG avait indiqué il a plusieurs jours que l’AAS ne devait pas franchir leur ligne rouge ; à savoir l’Euphrate. Et que cela aurait comme conséquence des représailles militaires. Pour l’instant aucun combat direct mais ce mardi ou bien dès demain les militaires syriens arriveront à la rencontre des positions des miliciens kurdes dans la zone industrielle Nord de Deir Ezzor. Quid ? A suivre !
CONCLUSION
L’enjeu des combats à Deir Ezzor est double pour l’AAS mais unique pour les kurdes des FDS-YPG pro-US.
Pour le gouvernement syrien, il s’agit ET de défaire une bonne fois pour toute l’EI en Syrie. ET de reprendre possession des champs pétroliers majeurs de la rive Est de l’Euphrate entre Deir Ezzor et la frontière irakienne.
Pour les kurdes des FDS-YPG pro-US, il s’agit de faire main base sur ces mêmes champs pétroliers afin d’obtenir les moyens financiers de leur « autonomie » (autre cache-sexe lexical pour parler d’indépendance donc de sécessionnisme).
Mais j’aborderais ultérieurement la question kurde dans la région et en Syrie en particulier dans un texte synthétique ultérieur. Et nous poseront les faits et les questions qui fâchent. Nous aborderons ce que les media de l’OTAN ne parlent jamais.
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