Par Fabrice Beaur (Фабрис Бэор), 17.10.2017, 19h00, heure de Moscou/
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Après mon dernier compte-rendu de la victoire en marche contre le Groupe terroriste « Etat Islamique » (EI), voici donc le compte-rendu de la débâcle de l’EI en Syrie.
CENTRE DE LA SYRIE 1
Le centre de la Syrie a été totalement purgée de la présence de l’EI. Quelques combattants de l’EI ont réussi à passer les lignes de l’Armée Arabe Syrienne (AAS) en direction de la région d’Idlib. Ils se sont confrontés directement à Hayat Tahrir al-Cham (HTC), le nouveau nom d’Al-Qaïda en Syrie après avoir eu même attaqué leurs frères ennemis du HTC. Qu’ils s’entretuent !
L’AAS a maintenant du matériel et des hommes supplémentaires pour d’autres fronts.
CENTRE DE LA SYRIE 2
Quelques cellules dormantes de l’EI se sont réactivés il y a près de deux semaines et ont pris le contrôle de la ville d’Al-Qaryatayn. Daesh avait même réussit à étendre sa prise de contrôle plus au sud de la ville. Les forces armées gouvernementales ont vite circonscris les terroristes en reprenant les hauteurs autour de la ville. A l’heure d’aujourd’hui, la ville est entièrement assiégée. L’AAS n’attend plus que l’ordre d’attaque pour reprendre la ville.
Ce type d’attaque surprise de l’EI était à attendre. Et il se peut qu’il puisse y en avoir d’autres dans le futur. Ces combats sont des combats d’arrière-gardes. Mais cela démontre que même l’EI défait en tant que force organisée, en tant qu’armée de terroristes, continuera à agir sur son ancien mode de razzia et mini-bataille en Syrie comme en Irak.
AL-MAYADIN
La ville a donc été repris par les forces armées gouvernementales syriennes en quelques jours d’offensive. Tout de suite après, les « Forces Tigres » de l’AAS ont pris position un peu plus au Sud, toujours sur le plateau surplombant l’Euphrate. Mais c’est vers le Nord que les Tigres sont allés chercher leur repas.
Après la victoire à Al-Mayadin, c’est une longue poche de l’EI le long de l’Euphrate qui s’était constituée. En moins de 3/4 jours, la zone a été intégralement purgée des djihadistes.
DEIR EZZOR
L’AAS sur la rive orientale/nord de l’Euphrate a totalement encerclé les daeshistes dans la ville de Deir Ezzor. Sur cette rive du fleuve, l’AAS travaille à élargir son contrôle sur plus de territoire face aux milices kurdes des YPG qui continuent d’avancer au plus près des positions syriennes.
Dans la ville de Deir Ezzor même, l’AAS a lancé depuis deux/trois jours une offensive. A cette heure, l’AAS est entrée en profondeur dans l’Est de la ville en créant ainsi une poche à l’Est qui sera très certainement la proche cible de l’offensive en cours.
Les daeshistes combattent mais il n’y a pas l’ardeur des derniers mois quand pleuvait des milliers de djihadistes sur la ville assiégée. Les rôles sont inversés. Et le résultat est connu d’avance. La victoire de l’AAS et la mort pour les terroristes !
SUD DE LA SYRIE
Dans le Sud du pays, la situation est la suivante :
– Offensive commune du HTC et de la pseudo Armée Syrienne Libre (ASL) contre une poche djihadiste ayant fait allégeance à l’EI.
– Offensive de l’AAS contre une région sous le contrôle du HTC et l’ASL qui s’appuient sur le Golan occupé par la milice de l’État sioniste d’Israël. Cette région ne fait pas partie de la zone de désescalade validée dans le Sud de la Syrie autour de la ville frontalière de Daara.
CONCLUSION
La course sur l’Euphrate est donc dans sa dernière phase.
L’AAS a semble-t-il au niveau d’Al-Mayadin traversée l’Euphrate et se retrouve donc une fois de plus sur la rive orientale. Objectif : prendre le contrôle des champs pétroliers d’Omar.
Et positionnée des deux côtés du fleuve, la voie pour la frontière irakienne sera grande ouverte.
Mais l’EI bien qu’en débandade, ne partira pas de ces régions sans combattre. Les YPG, ces derniers jours, en ont faits les frais avec des dizaines de morts après des razzia de l’EI sur ces positions.
Les combats, les derniers combats (majeurs) en Syrie contre l’EI commencent maintenant ! Les YPG ayant libéré officiellement Raqqa de l’EI (après avoir transféré les combattants syriens comme étrangers, malgré toutes leurs dénégations vers la frontière irakienne) vont pouvoir aussi transférer plus d’hommes dans la région pour cette course avec Damas.
Dans mon dernier compte-rendu, je posais la question suivante : les FORCES TIGRES vont-elles réussir l’exploit de sauver la Syrie sur ces dernières batailles ? Je ne l’espère plus. Je pense que oui sans plus de grande hésitation. Seul un coup des kurdes soutenus par les Etats-Unis pourrait changer la donne.
Une mauvaise surprise pourrait donc encore arrivée. Mais cela inaugurerait rien de bon dans les négociations politiques de l’après-guerre pour les YPG. L’actualité du Kurdistan irakien contre le gouvernement central de Bagdad devrait les faire réfléchir. Les courageux Peshmerga semblent ne pas faire le poids face à l’Armée irakienne. Il pourrait en être de même dans l’après-demain de la guerre en Syrie.
FB
