# SYRIA COMMITTEES / L’ARMEE SYRIENNE PERCE LES DEFENSES DJIHADISTES DANS LE NORD DE LA SYRIE ET PASSE A L’OFFENSIVE A DAMAS (COMPTE-RENDU DE LA SITUATION MILITAIRE DU 07 JANVIER 2018)

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SYRIA COMMITTEES /
L’ARMEE SYRIENNE PERCE LES DEFENSES DJIHADISTES DANS LE NORD DE LA SYRIE ET PASSE A L’OFFENSIVE A DAMAS
(COMPTE-RENDU DE LA SITUATION MILITAIRE DU 07 JANVIER 2018)
Par Fabrice Beaur (Фабрис Бэор), 07.01.2018, 21h00, heure de Moscou/
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Nous voici en 2018. Et ce premier compte-rendu de la situation militaire de la guerre contre le terrorisme en Syrie apporte de bonnes nouvelles pour le camp des partisans de la République arabe syrienne.

Après la fin des grandes opérations contre le groupe terroriste soi-disant « Etat Islamique » (EI) sur le front de l’Euphrate, l’Armée Arabe syrienne (AAS) et ses alliés se sont retournés vers les autres front de la lutte anti-terroriste. Car le terrorisme djihadiste ne se limite pas à l’EI mais comporte aussi Al-Qaïda, Frères Musulmans et autres islamistes soutenus par la Turquie.

GOUTHA-OUEST (GOLAN EST)

Dans la région dite de la Goutha-Ouest, ou plus connue de la poche de Beit Djin, des rebelles de la pseudo ASL et surtout de djihadistes affiliés à Al-Qaïda tenaient tête à l’AAS avec le soutien de Tsahal, la milice armée de l’État sioniste d’Israël. Bien qu’étant soutenus par les forces d’occupation du Golan, les djihadistes n’ont pu faire face à la détermination des forces engagées par le Gouvernement afin de pacifier cette zone stratégique au Sud de la capitale Damas.
L’ultimatum de l’AAS a donc été accepté par les insurgés islamistes : remise de toutes les hauteurs stratégiques de cette zone, remise de tous les armements lourds. Certains ont accepté de signer un accord de réconciliation qui leur permet de rester dans la région avec leur armes légères pour leur sécurité et comme preuve de bonne foi de la part du Gouvernement. Les autres, les membres d’Al-Qaïda et leurs familles ont été transférés soit vers Idlib au nord de la Syrie, soit vers Deraa, vers la poche ASL-Djihadistes à la frontière jordanienne.
Cette bataille est une victoire importante pour l’AAS car elle permet d’un peu plus sécuriser la capitale mais aussi de revenir au contact de la ligne de démarcation avec les forces d’occupation sioniste sur le Golan. Cela va compliquer les opérations de déstabilisations menées par ces dernières plus sur Damas.

DAMAS

Le Front de Damas s’est aussi réactivé ces derniers quinze (15) jours. Après une offensive des deux principaux groupes islamistes et djihadistes de cette région au nord-est de Damas, qu’on appelle aussi la Goutha-Est, ces derniers avaient réussi à encercler une position avancée de l’AAS dans la zone d’Harasta. Le but des terroristes étaient de s’emparer de toute cette zone afin de renforcer leur défense pour mieux ensuite reprendre les combats sur toute la ligne de front en contact direct avec Damas. Mais bien qu’ils aient utilisé toutes leurs forces disponibles, ils n’ont pas réussi à prendre la position avancée de l’AAS qui a tenu.
L’AAS a envoyé il y a plusieurs jours ses meilleures forces jusque-là dans la réserve afin de déjouer les plans des terroristes. Et à cette heure, après une premier coup de butoir qui avait permis de reprendre une partie du corridor d’approvisionnement de la position avancée de l’AAS, une deuxième contre-offensive des forces de l’AAS est en train de percer les dernières résistances des terroristes et devrait permettre de briser le siège.
Il reste encore à confirmer la fin du blocus officiellement. Mais une chose est sûre : l’AAS ne devrait pas se contenter de rétablir la ligne de front comme antérieurement mais de profiter de la quantité des forces engagées pour reprendre encore plus de terrain, voir de reprendre le quartier d’Harasta tout entier.
Et cela se confirme plus encore ce week-end avec l’annonce officielle du redéploiement de la 104e Brigade aéroportée de la Garde républicaine de l’AAS qui vient de quitter la région de Deir Ezzor où elle était déployée depuis 2013 (c’est essentiellement elle qui a permis de tenir le siège de Deir Ezzor contre l’ASL, d’abord puis contre Al-Qaïda ensuite et contre l’EI pour finir) pour justement la capitale Damas.

IDLIB – HAMA-NORD

Mais le Front le plus important, c’est bien celui de la région de HAMA-NORD qui fait face à l’immense poche djihado-islamo-terroriste d’Idlib. C’est dans cette région que se trouve concentrer dorénavant l’essentiel des groupes terroristes en Syrie.
L’offensive de l’AAS ne date pas de ces derniers jours. Après la défaites de l’EI dans le centre de la Syrie et le long de l’Euphrate, l’AAS avait déjà commencé à reprendre du terrain sur les groupes terroristes. Tout d’abord, l’AAS a axé son offensive dans la pointe Sud-Est et l’Est de la poche d’Idlib. Elle a réussi à reprendre assez de terrain pour sécuriser la partie sud de la voie d’approvisionnement d’Alep. Elle a réussi aussi à reprendre à l’Est quelques villages. Mais sans plus.
L’AAS a alors changé d’axe pour son offensive. Et c’est sur la partie centrale du front de HAMA-NORD que l’AAS a semble-t-il rencontré le ventre mou des défenses terroristes. Car depuis plusieurs jours, les forces armées gouvernementales avec en pointe les fameuses « Forces Tigres » rentre comme dans du beurre et de plus en plus loin dans le cœur de la zone rebelle d’Idlib.
A cette heure par exemple, et en moins de 48 heures, l’AAS a réussi à couper l’axe principale de communication entre les parties Ouest et Est de l’immense poche d’Idlib.
L’objectif semble bel et bien de reprendre la ville, la base aérienne d’Abu Ad-Douhour qui se situe juste au sud des ligne de front du sud de la ville d’Alep. Et la dernière avancée confirmée officiellement de l’AAS se trouve à environ quinze (15) kilomètres de cette base.
L’importance de cette base est triple :
– elle permettra d’affaiblir les défenses djihadistes dans le Sud d’Alep. Ce qui est idéal pour une offensive sur cette partie du Front.
– elle permettra d’encercler toutes les forces djihadistes à l’est de la ville. Ici nous parlons pas moins de près de 40 % du territoire de la poche d’Idlib.
– elle permettra de désorganiser le HTS, le cache-sexe d’Al-Qaïda en Syrie puisque cette base est un de ses principaux centres de commandement et de logistique.
Mais dans ce plan, il y a un risque. A force d’étendre le front comme une pointe vers le Nord, les flancs de cette avancée ont plus de risque de se faire attaquer par des contre-offensives ciblées de la part des djihadistes. Car la largeur de cette pointe est d’environ 15 à 20 km au maximum.
A cette heure, l’avancée de l’AAS avec les « Forces Tigres » en tête semble irrésistible. Mais par précaution, l’AAS semble travailler à créer une zone de fortification autour d’un village stratégique libéré ce week-end, Sinjar. Car il paraît impensable que les djihadistes restent les bras croisés face à leur recul constant. Et la perte de ce village à la croisée de plusieurs routes de communication signifie pour eux le début de la fin, au moins pour tout l’est de leur territoire et un danger vital pour leur base d’Abu Ad-Douhour dont j’ai démontré plus avant l’importance qu’elle revêt.

C’est dans cette ambiance, que des nouvelles de manifestations dans des villages ou des petites villes de la région nous arrivent. Les habitants brandissant des drapeaux de la République arabe syrienne et demandant aux djihadistes de se retirer de leur ville. Le vent tourne. Et il tourne dans le bon sens, celui de l’AAS, celui du retour à la légalité, du retour de l’État, du retour à la Paix, du retour à l’unité de la République arabe syrienne.

CONCLUSION – DEVELOPPEMENT

Après la victoire de Damas, Moscou, de Téhéran et du Hezbollah contre les mercenaires de l’agression étrangère en Syrie et autres idiots utiles de Daesh, la lutte anti-terroriste va se concentrer sur deux fronts : Damas mais surtout Idlib. La réduction du nombre de fronts permet à l’AAS de redéployer et de concentrer ses forces sur ces deux fronts. L’expérience des combats, le meilleur équipement et le moral permettent d’envisager de nouvelles victoires de l’AAS. Est-ce à dire que la guerre est terminée ? Non ! Et cela pour plusieurs raisons :
– Les djihadistes d’Idlib ne vont pas se rendre facilement. Et eux-aussi disposent de forces importantes. Et ils sont dos au mur. Une motivation supplémentaire pour se battre ardemment.
– La Turquie semble être prête à attaquer les forces kurdes (YPG) dans la zone d’Afrin presque encerclée par la frontière turque et par les groupes islamistes pro-turcs. Ici et là, il existe des positions d’observateurs russes. Et si l’AAS ne verrait pas d’un mauvais œil l’affaiblissement des YPG, ne pourrait se satisfaire de voir la zone islamiste au nord d’Alep avoir une continuité territoriale avec la zone d’Idlib. Il est à craindre de voir un affrontement avec l’AAS se produire quand les Turcs attaqueront. Et que se passera-t-il vu qu’il y a dans les rangs de l’AAS des conseillers iraniens et plus particulièrement russes dans cette région ?
La question des zones kurdes soutenues par les Etats-Unis qui font face à l’AAS soutenue par la Russie et l’Iran et au groupes islamistes soutenus par la Turquie est grande ouverte. Toutes les alliances et toutes les trahisons sont sur la table à l’exception d’un accord avec Ankara.
Mais en arrière-plan de la victoire de la Syrie contre le terrorisme se trame un autre acte encore plus dangereux : une guerre « préventive » cela va de soi de l’État sioniste d’Israël contre la Syrie pour lutter « contre le danger du Hezbollah et de l’Iran ». Et tout cela avec le soutien des Etats-Unis bien évidemment. Le but étant d’engager un conflit avec l’Iran en base intensité ou bien directement afin de semer le chaos une fois de plus dans tout le Proche-Orient. Car c’est par le chaos que Tel-aviv peut reprendre la main et garantir sa suivie. Il ne peut y avoir de paix avec une entité qui a comme corpus idéologico-religieux une prétention de supériorité et comme stratégie militaire les agressions « préventives ».
La guerre de Syrie n’est peut-être pas la (longue) fin de la manipulation du soi-disant « printemps arabe » mais le début d’un nouveau cycle de guerre de déstabilisation. Et vu que cela est exactement le plan des néoconservateurs nord-américains, il est fort probable que cela ne soit pas une simple possibilité mais une hypothèse réaliste à moyen terme.
Le soutien à la Syrie ba’athiste de Bashar al-Assad va plus loin que la défense d’un pays. Il en va du destin de toute une région. C’est un combat anti-impérialiste majeur des Etats-Unis pour soutenir son allié israélien, pour continuer sa politique de déstabilisation mondiale afin d’empêcher l’émergence d’un monde multipolaire avec la Russie et l’Iran dans la ligne de mire.

FB

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